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Ce n'est pas un adieu mais un "à bientôt" puisqu'un projet est en cours de développement depuis quelques mois. Nous vous retrouverons bientôt avec un grand plaisir.
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résultats et
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Vous êtes ici :[12/05/16] Dispositif grand match (Bayern Munich - ASSE)
Vous êtes ici : :: Sections :: DispositifsSujet
[12/05/16] Dispositif grand match (Bayern Munich - ASSE)
PRÉSENTATION
Félin
Le Forum Peuple Vert met en place pour la deuxième fois un dispositif exceptionnel. Il y a quarante ans, le 12 mai 1976, l'ASSE affrontait le Bayern Munich en finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions.


Dispositif grand match
A l'occasion des quarante ans de Bayern Munich - ASSE le 12/05/16


Étant le tenant du titre de la Coupe d'Europe des Clubs Champions, le Bayern Munich est qualifié automatiquement pour l'édition 1975-1976 afin de pouvoir défendre son titre. Le club munichois ayant terminé dixième de Bundesliga, s'il n'avait pas remporté l'édition précédente, il n'aurait pas participé à l'édition 1975-1976.

Quant à l'ASSE, le club participe à la Coupe d'Europe des Clubs Champions 1975-1976 grâce au titre de champion de France.

L'ASSE semble être favorite pour la finale au vu des classements. Mais le Bayern Munich reste sur deux succès européens consécutifs.
La finale se jouera à Hampden Park, le mythique stade de Glasgow, qui a déjà accueilli une finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1960.

Nom
Ville
Surnom

Inauguration
Propriétaire
Équipes résidentes

Capacité
Affluence record

Particularité
Hampden Park
Glasgow
Glasgow-sur-Loire
(par les stéphanois)

31 octobre 1903
Queen's Park FC
Queen's Park FC et
Équipe d'Écosse

80 000 places
149 415 spectateurs
(1937)

Les poteaux sont
encore carrés


L'ASSE de 1976

Pour les connaisseurs, serez-vous reconnaître les joueurs ?



La réponse :
En haut de gauche à droite : Jacques Santini, Christian Synaeghel, Guy Modeste, Alain Merchadier, Esad Dugalic, Oswaldo Piazza, Dominique Bathenay, Gérard Farison.
Au milieu de gauche à droite : Patrick Revelli, Dominique Rocheteau, Gérard Janvion, Ivan Curkovic, Christian Lopez, Christian Sarramagna, Pierre Repellini.
En bas de gauche à droite : Jean-Michel Larqué, Robert Herbin, Hervé Revelli.


Une affiche peu fréquente

Les affiches face au Bayern Munich en Coupe d'Europe des Clubs Champions étaient peu fréquentes. Avant 1976, il y eu seulement quatre confrontations entre ces deux équipes.
L'ASSE a des difficultés à battre le Bayern Munich. La seule victoire stéphanoise fut en 1970 en seizième de finale retour : ASSE 3-0 Bayern Munich. L'ASSE n'ira que jusqu'en huitième de finale.


Coupe d'Europe des Clubs Champions 1969-1970 : seizième de finale aller
Bayern Munich2 - 0ASSE


Coupe d'Europe des Clubs Champions 1969-1970 : seizième de finale retour
ASSE3 - 0Bayern Munich


Coupe d'Europe des Clubs Champions 1974-1975 : demi-finale aller
ASSE0 - 0Bayern Munich


Coupe d'Europe des Clubs Champions 1974-1975 : demi-finale retour
Bayern Munich2 - 0ASSE


Le parcours

L'ASSE

Seizième de finale aller
KB Copenhague0 - 2ASSE

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Tous amateurs véritables, les Danois ne se font pas beaucoup d'illusions avant même de recevoir le demi-finaliste de la Coupe d'Europe. D'autant que durant l'inter-saison, ils ont perdu leur meilleur attaquant parti s'immigrer sous le ciel de Bordeaux.
Les déclarations de l'entraîneur Mario Astori qui confie : "ils jouent pour le plaisir" ne sont d'ailleurs pas de nature à leur insuffler un esprit de conquérant. Quoi qu'il en soit, les "Verts" n'ont pas l'intention de céder à la facilité.
Abordant la rencontre avec sérieux et rigueur, ils contrôlent les opérations sans se livrer exagérément, se contentant d'utiliser leur fond technique et collectif pour mettre un frein à la fougue initiale de leur adversaire emmenés par un très bon Petersen. En fait, durant toute la première mi-temps, l'ASSE joue à sa main, éprouvant son adversaire par une meilleure circulation de balle, dans le but de lui porter ensuite l'estocade.
C'est Hervé Revelli "le doyen" stéphanois et Français de la Coupe d'Europe qui va permettre à son équipe d'obtenir ce but capital à l'extérieur. Alerté par Piazza, il part avec lui à la cinquante et unième minute à l'assaut du but danois.
Aux dix-huit mètres, il lui remet le ballon dans des conditions idéales. Le tir de l'argentin est d'une puissance telle que Ovist, le gardien danois, ne peut bloquer. Patrick Revelli est en embuscade, comme souvent. De volée, il expédie sans problème le ballon dans le but. Copenhague est éprouvé mais l'ASSE n'en profite pas immédiatement comme si elle était sûre de son fait, de sa supériorité.
Elle attend vingt bonnes minutes avant de "planter" une nouvelle accélération foudroyante et décisive. Hervé Revelli est encore dans le "coup". Il effectue pour Larqué une remise superbe qui permet au capitaine stéphanois de prendre à revers la défense danoise et de terminer son action par un lob d'une grande pureté. Un merveilleux second but dans la conception et la réalisation. C'est termine. L'ASSE a pratiquement assuré sa qualification sans puiser dans ses réserves, mais en utilisant la bonne méthode, celle si couramment employée par le Bayern : "wait and see" ».


Seizième de finale retour
ASSE3 - 1KB Copenhague

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Le match aller a rendu déjà un verdict définitif. Les dirigeants et les joueurs, sans l'avouer, pensent déjà au second tour de la compétition et le public relativement nombreux est venu assister en toute décontraction à un bon match de football, pressentant qu'il ne s'agirait pour l'ASSE que d'une simple formalité. Les premiers échanges ne le déçoivent pas. Les Danois, conscients de leur infériorité, sont venus pour limiter la "casse", et éventuellement donner une image sympathique du football danois. Ils ne ferment donc pas le jeu, ce qui favorise les desseins des Stéphanois, soucieux avant tout de présenter un bon spectacle.
Prenant le match en main dès premiers échanges, ils concrétisent dès la septième minute leur avantage initial. Rocheteau est l'exécuteur après avoir profité d'un beau travail préparatoire de Larqué et d'une remise au millimètre d'Hervé Revelli, bien sûr. Si certains Danois nourrissaient quelques ambitions, ce but les leur ôta définitivement.
L'ASSE continue ensuite à contrôler les débats. Elle le fait avec le souci du travail bien fait, et, grâce à un Piazza des grands jours, donne aux fantastiques chevauchées, le piment qui agrémente toujours un spectacle. Peu après la demi-heure, malgré des efforts physiques méritoires des Danois, Patrick Revelli profite d'une percée irrésistible de Rocheteau et d'un centre impeccable de son frère pour concrétiser une supériorité technique et collective criarde.
La mi-temps est sifflée sur ce score de 2-0 traduisant justement la domination des "verts". Trop grande supériorité nuit quelquefois, dans la mesure où elle entraîne à une certaines décontraction. Sûre d'elle, l'ASSE se démobilise un peu en début de seconde mi-temps, ce qui permet à Petersen, l'avant-centre danois, de sauver l'honneur d'un joli coup de tête. Il ne peut pas savoir à ce moment-là, qu'il sera le seul adversaire de l'ASSE à inscrire un but au stade Geoffroy-Guichard cette saison en Coupe d'Europe. Ceci dit, sentant que son équipe s'endort sur ses lauriers, Piazza s'emploie à la "dynamiter" par des raids dévastateurs, et à la 85e minute , un beau centre de Patrick Revelli est repris "à la Larqué" par le capitaine stéphanois qui jette ainsi un merveilleux éclat sur la qualification de son équipe et donne au score une physionomie plus conforme à la réalité des débats ».


Huitième de finale aller
ASSE2 - 0Glasgow Rangers

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Quinze minutes à peine avant le coup d'envoi, les écossais s'échauffent devant 30 000 spectateurs sans concessions pour ces gaillards athlétiques qui adressent des tirs très durs à leur gardien Mac Cloy. Un centre est venu de la droite. Colin Stein est à la réception, à six mètres de son gardien. Il reprend de volée avec une violence inouïe, comme si le match était déjà commencé. Le poignet de Mac Cloy est sur la trajectoire. Le choc apparaît très dur. Le gardien écossais s'écroule presque aussitôt en se tenant le poignet. C'est le tournant d'un match qui n'a pas encore débuté car Mac Cloy sera remplacé par Kennedy dont le talent est moins affirmé, moins sûr.
Culotte noire insolite, les "verts" abordent en tout cas cette rencontre avec la détermination qu'on leur connaît au stade Geoffroy-Guichard. Bousculés, dominés, les écossais frisent la "correctionnelle" dans le premier quart d'heure. D'abord, sur un tir de Larqué qui frappe l'extérieur des filets, puis sur un autre, remarquable de Patrick Revelli qui frôle la transversale et surtout sur une reprise de Bathenay effectuée de près au milieu d'un paquet de joueurs, mais que Kennedy, allongé par terre, détourne avec une certaine chance. Les écossais alors, durcissent le jeu. L'arbitre sévit, mais ne voit pas le coup de poing de Parlane sur Piazza. Les minutes s'égrènent, la passion monte dans le stade.
Les "verts" s'énervent, jouent de façon trop aérienne. Et puis, tout à coup, c'est le déclic provoqué par l'inimitable Rocheteau. Décalé sur la gauche, l'angle vert effectue une série de dribbles, embarque deux adversaires, s'en débarrasse d'un merveilleux crochet intérieur et centre. Le ballon voltige jusqu'au second poteau. Patrick Revelli est là. L'angle est fermé mais Patrick Revelli parvient à la frapper en bout de course. Kennedy en déséquilibre est battu. C'est un but libérateur. On pense en effet que l'ASSE s'est ouvert la voie d'un plus large succès. D'autant qu'elle continue à attaquer généreusement, avec foi, confiance, talent. Ce second but, Piazza croit l'avoir marqué, d'une tête à bout portant, violente, rageuse, mais Kennedy, chanceux est sur la trajectoire. La plus belle occasion pourtant, c'est Rocheteau qui l'obtient à deux minutes de la mi-temps. Une habile déviation d'Hervé Revelli le place en position favorable à l'entrée de la surface. Il a le choix : tirer ou s'engager sur la gauche où l'adversaire est curieusement absent. Il opte pour la première solution et le ballon s'envole au-dessus de la transversale... La mi-temps survient donc sur cet avantage minime peu en rapport avec la physionomie des débats.
Pendant ces quarante-cinq minutes de la première mi-temps en effet, les écossais qui ont multiplié les manœuvres d'anti-jeu et tenté de durcir le jeu, n'ont été véritablement dangereux qu'en une seule occasion, sur une tête de Parlane bien stoppée par un Curkovic toujours concentré.
Même scénario en début de seconde mi-temps, alors que les clameurs reprennent, plus sourdes, plus effrayantes pour le champion écossais. Patrick Revelli est partout à la fois. Rocheteau multiplie les dribbles, les centres, Hervé Revelli et Larqué s'ingénient à gêner ces rudes écossais par des passes, des une-deux, des déviations rapides, instantanées. Mais il y a toujours une tête, un pied, celle Greig, celui de Stein pour repousser les assauts. À partir de la soixante-dixième minute, et après que les Rangers" aient brûlé leur dernière cartouche offensive sur une tête de Mac Donald, brillamment stoppée par Curkovic, la rencontre prend l'aspect d'un combat à sens unique. Le pressing intense des stéphanois semble aboutir en plusieurs occasions. Janvion, Farison deviennent de véritables attaquants. Et pourtant, rien ne se passe. Il reste deux minutes à jouer. Les écossais pensent tenir une défaite au goût de miel. Le public apparaît résigné. L'excellent arbitre hollandais consulte le chronomètre. Et puis tout à coups décisifs, s'en va sur la droite rageusement. Il bénéficie d'un contre favorable, s'avance, troue la défense, élimine deux adversaires d'un beau crochet intérieur et but violemment à ras de terre du coin des dix-huit mètres. Kennedy est battu. Le stade explose de soulagement et de joie. Les "verts" viennent de donner une merveilleuse leçon de volonté et de courage. Ils iront sans peur affronter l'enfer d'Ibrox Park ».


Huitième de finale retour
Glasgow Rangers1 - 2ASSE

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Cinq novembre. Stade d'Ibrox Park en Écosse. Une pluie fine qui transperce. Une pelouse verte, souple, un public qui chante sa joie, sa confiance et Wallace, l'entraîneur des Rangers, qui a promis "l'enfer" aux joueurs stéphanois. Dans ce contexte, cet environnement exceptionnel, on craint le manque d'expérience européenne de l'ASSE qui vient la consécration, et on se souvient de la mésaventure d'une autre équipe stéphanoise dans ce même pays d'Écosse où l'on ne s'avoue jamais battu.
On craint aussi le premier fameux quart d'heure des Rangers. Et pourtant, le début de partie est favorable aux stéphanois. Groupés, solidaires, rigoureux dans le marquage, les coéquipiers de Larqué font impression par leur calme, leur extrême concentration, leur lucidité. Dès la deuxième minute, Schaer est en position de marquer en plein cœur de la défense écossaise, mais il rate son tir. Dix minutes plus tard, sur une action du même Schaer, Hervé Revelli à deux mètres des buts, voit son tir détourné in extremis par Greig... Le premier quart d'heure écossais... prévu comme dantesque pour les stéphanois n'aura pas eu lieu. Au vrai, les écossais paraissent surpris et troublés par la sérénité de leurs rivaux, leur manière collective et comprennent tout à coup que l'agressivité, la volonté, l'épreuve physique ne suffisent pas en football si elles ne s'accompagnent pas d'intelligence, de sang-froid, de maîtrise technique. Autant de qualités que Saint-Étienne, étonnant d'aisance, étale sous les yeux d'un public qui doute et ne chante plus avec autant de ferveur. Les écossais réagissent sporadiquement mais l'ASSE se comporte en véritable champion européen.
Au bout de la demi-heure, Rocheteau, prodigieux par ses dribbles, ses accélérations, ses chevauchées, emballe toute la machine stéphanoise et a l'occasion de marquer, mais Greig sauve désespérément. Contrariés dans leur poussée, contraints de courir après un ballon qui leur échappe le plus souvent, les écossais paraissent perdus, inadaptés devant un football auquel ils ne comprennent rien. Ils ont pourtant une occasion propice peu avant la mi-temps. Un formidable coup de tête de Johnstone, à la limite du hors-jeu, est détourné par Curkovic qui réalise en l'occurrence, une parade stupéfiante. C'est le tournant du match.
Dès la reprise en effet, les stéphanois, forts des enseignements de la première mi-temps, évoluent selon le même processus tactique et technique, privant l'adversaire du ballon, lui imposant un marquage strict et utilisant l'accélération. À ce jeu, Rocheteau est "époustouflant". Agressif, en embuscade, jetant par ses dribbles magiques le désarroi dans la défense adverse, il oblige les Rangers à une prudence de tous les instants. Mais irrités, épuisés, découragés par ce football français à la fois virevoltant et rigoureux, par ces adversaires qui échappent à leurs contacts, à leur emprise physique, ils cèdent le pas après un heure de jeu. Rocheteau saute sur l'occasion. Il démarre, feinte l'accélération sur l'aile, revient au centre à la hauteur des dix-huit mètres et au moment où deux écossais se précipitent sur lui, il tire sèchement, entre eux. La balle merveilleusement placée au ras du poteau, échappe au plongeon de Kennedy. C'est fini. L'ASSE est en quarts de finale de Coupe d'Europe, bien qu'il reste une demi-heure à jouer.
Dès lors en effet, l'ASSE agit à sa guise, versant même dans la démonstration.
Ce succès, la plus belle conquête stéphanoise en Coupe d'Europe, celle qui la propulse vers la consécration, les "verts" ont voulu lui donner plus de piment encore.
Une percée de soixante mètres de "l'ange vert" aux longues boucles brunes, une course échevelée, saccadée, jusqu'au cœur de la surface de réparation adverse. Et puis, cette merveilleuse "passe, de la solidarité" à Hervé Revelli qui n'a plus qu'à caresser le ballon. 2-0 à Glasgow. On n'en croit pas ses yeux. En fin de match, le but marqué par Mac Donald n'est qu'une péripétie qui n'entame en rien la performance exceptionnelle d'une équipe "verte" qui a pris une autre dimension et rejoint les grands d'Europe. La suite allait le démontrer ».


Quart de finale aller
Dynamo Kiev2 - 0ASSE

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Le vent, le froid, la neige, un stade bien vétuste, loin de correspondre à la dimension du match, un terrain lourd que les tuyères d'avion utilisées n'ont pu totalement assécher, 40 000 spectateurs vêtus de sombre, et un millier de supporters stéphanois, venus avec un espoir farouche, enfin des lumières crues, aveuglantes, donnant à ce décor un aspect irréel, presque lugubre.
Et pendant ce temps, aux vestiaires, des stéphanois qui doutent, qui ont peur parce que la réputation de l'adversaire est énorme. Des stéphanois qui ont vécu trois jours d'impatience, sur les nerfs, dans un hôtel d'un autre âge et une ambiance, un contexte peu en rapport avec leurs habitudes, leur manière d'être et de vivre.
Bref, ils sont perturbés psychologiquement lorsqu'ils pénètrent sur la pelouse du stade de Simféropol, mais ils entendent encore les recommandations de leur entraîneur : "Soyez attentifs, agressifs mais ne vous découvrez pas..." De fait, l'ASSE débute bien cette rencontre. Son application est extrême sur un terrain mouvant et Piazza montre la voie de la détermination en stoppant virilement Burjak. Larqué enchaîne par un coup-franc mais Rudakov est sur la trajectoire. C'est ensuite Rocheteau qui crée par deux fulgurants départs en dribbles des situations délicates dans le camp soviétique mais il est stoppé impitoyablement et l'arbitre, l'excellent M. Thomas, doit intervenir. Le premier quart d'heure, celui qu'on dit périlleux pour une formation évoluant en terre étrangère, est à présent passé, sans dommage pour l'ASSE. Certes, Curkovic est intervenu deux fois sur un tir de Burjak et une percée d'Onitchenko, mais il ne s'est agi pour lui que d'affaires courantes. Dans le camp des supporters stéphanois, on respire plus librement. Et pourtant... C'est à ce moment-là que la tâche de l'ASSE devient plus difficile car les coéquipiers de Blockine appuient davantage leurs actions.
Et à la vingt et unième minute, les "verts" concèdent un premier but, de façon malheureuse sans doute mais un but quand même. Sur un corner de Matvienko, en effet, et une balle faiblement repoussée par la défense stéphanoise, Konkov, de vingt-cinq, effectue une sensationnelle reprise de volée. Curkovic est bien placé mais la hanche de Bathenay est aussi sur la trajectoire. Le ballon est détourné. C'est le but imparable. Dès lors, l'ASSE va souffrir, d'autant qu'elle ne parvient pas à tenir le ballon en milieu de terrain et commet des erreurs techniques inhabituelles. Kiev, de son côté, fait impression par sa vitesse de jeu, ses permutations incessantes, les offensives de son arrière-ailier Trochkine. Mais lorsque tout ne va pas pour le mieux sur le plan technique à l'ASSE, il lui reste toujours ses immenses qualités morales : la solidarité, l'abnégation, la volonté. C'est sur elles qu'elle s'appuie désormais pour faire face à "l'ouragan" soviétique. Un beau coup de tête d'Hervé Revelli sur un centre de Larqué rassure même les supporters stéphanois. Konkov, Vieremiejev contraignent bien Curkovic à des interventions de classe, alors que Blockine est "muselé" par un étonnant Janvion, mais les opérations se stabilisent en fin de mi-temps.
Dès la reprise, Kiev abandonne toute retenue et tente le KO. Kolotov donne un premier avertissement en obligeant Curkovic à une parade exceptionnelle et à la cinquante-quatrième minute, un coup-franc de Vieremiejev préalablement repoussé par le mur stéphanois est repris de vingt mètres par Blockine qui du tibia, expédie le ballon dans le but de Curkovic, masqué. Il reste plus qu'une demi-heure de jeu et l'ASSE apparaît en bien fâcheuse posture. 2-0 n'est pas un handicap insurmontable, mais c'est la limite qu'il convient de tenir par tous les moyens. Les "verts" s'y emploient, farouchement, avec un merveilleux esprit de solidarité et d'abnégation. Repellini, Schaer aussi. Les deux hommes sont frais. Ils apportent un sang nouveau à une équipe qui se défend "becs et ongles". Curkovic réalise des prodiges sur des tentatives puissantes, réalistes de Kolotov et Vieremiev. Et l'ASSE tient, merveilleusement de courage, se permettant même en fin de match de séjourner dans les dix-huit mètres adverses. Mais lorsque l'arbitre siffle le terme de la rencontre, l'espoir est mince dans le camp des spécialistes car Kiev a dominé son sujet avec beaucoup de talent et de maîtrise.
Les joueurs eux, pensent que tout n'est pas perdu. On connaît la fabuleuse histoire du match retour ».


Quart de finale retour
ASSE3 - 0
(AP)
Dynamo Kiev

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Une ville dans un stade. Une foule énorme qui hurle sa foi, qui crie sa confiance et qui pense que les miracles ont lieu toujours trois fois, après le Bayern, après Split. Dans les vestiaires, les "verts" concentrés à l'extrême, blêmes, silencieux, entendent les clameurs. Ils savent que ce soir encore, ils pourront puiser leur douzième force dans le soutien inconditionnel de 40 000 personnes enchaînées à leur cause. Car ils sont là, certains depuis quatre ou cinq heures. Ils sont venus de partout, de Saint-Étienne, de la région, des quatre coins de France, pour gagner leur match, gagner un peu celui des "verts". C'est un spectacle qui ne s'écrit pas, car on ne peut traduire l'émotion, les "coups de cœur" aussi fortement que je les ai ressentis ce soir-là. Les premières minutes sont haletantes car on les voudrait décisives. Les Soviétiques sont pris à la gorge. La domination stéphanoise est totale, souveraine, beaucoup plus massive et spectaculaire que celle du Dynamo à Simféropol. La tension monte à chaque accélération des "verts". Les Soviétiques, froids, calculateurs, n'ont pas le temps de raisonner. Pas question de pouvoir "geler" le jeu devant le pressing incessant des "diables" verts. Piazza déchire la défense de Kiev, mais Larqué ne peut exploiter la situation. Farison, qui a "oublié" Onitchenko, pique au centre et tire dans la foulée. Rudakov concède le corner. Deux minutes plus tard, Larqué expédie un tir-canon. Rudakov ne peut bloquer mais Rejko sauve de justesse devant Hervé Revelli.
Après cette flambée initiale, l'ASSE éprouve légitimement le besoin de souffler. Rocheteau (tête), Farison (tir) sont encore dangereux mais ce sont les Soviétiques qui terminent le plus fort cette mi-temps par deux actions de l'inévitable Blockine, mais Janvion et Curkovic veillent.
Durant le repos, les spécialistes font la grimace, mais il n'est pas un spectateur pour se résoudre à l'élimination. De son côté, Herbin conseille ses hommes : "continuez, ça va passer". Le jeu reprend sur le même mode : calme soviétique, pression stéphanoise. Les minutes passent trop vite. Rocheteau, Larqué provoquent des arrêts-réflexes de Rudakov mais rien ne passe. On en arrive alors à cette fabuleuse soixante-cinquième minute qui restera historique dans les annales du club. Blockine en position de contre, a récupéré le ballon sur l'aile droite. Il "grille" Janvion, évite Lopez dernier défenseur. C'est le face à face avec Curkovic qui a réduit l'angle et attend, exceptionnellement concentré. Blockine est-il impressionné, commet-il le péché d'orgueil ? Toujours est-il qu'il hésite à frapper, à s'engager. Lopez est revenu dans un sprint désespéré. Le "ballon d'or" soviétique qui à sa gauche Onitchenko, merveilleusement bien placé, tente un ultime crochet pour éliminer Lopez. Mais le libéro stéphanois à vu le coup. Il récupère le ballon on ne sait comment et lance immédiatement sur Piazza. L'Argentin, crinière au vent, trouve Patrick Revelli qui effectue une pichenette de l'extérieur du pied en direction de son frère. Rejko est lobé. Piazza est là, mais Hervé Revelli est le plus prompt. Déporté sur la gauche, il tire avec précision. Rudakov est battu. Le stade explose, croule sous l'ovation. Une minute s'est écoulée entre l'erreur de Blockine et l'exploit d'Hervé Revelli. Une minute entre le drame et l'espoir, la minute la plus folle qu'un de cette importance ait jamais fourni. L'ASSE trouve alors son second souffle dans un stade en délire. Les Soviétiques sentent la paniques les gagner. Six minutes ont passé depuis le but de l'espoir. La balle parvient à Hervé Revelli, à la hauteur des dis-huit mètres. Rejko précédemment humilié, ne se contrôle plus. Il bouscule l'avant-centre stéphanois. C'est le coup-franc immédiatement placé pour Larqué. Le capitaine des "verts" prend son temps, puis tire brusquement. Il a vu le trou. La balle est comme téléguidée. Elle s'engouffre avec une précision diabolique au ras du poteau gauche de Rudakov. C'est comme si le tonnerre éclatait dans le stade. Tout est à refaire pour les Soviétiques. Tout recommence pour l'ASSE. Le dernier quart d'heure de ce match au "couteau", Hitchkock lui-même ne l'aurait pas désavoué. La qualification se trouve sur une lame de rasoir, prête à basculer dans l'un ou l'autre camp. Le coup de sifflet final de l'arbitre vient apporter le soulagement dans des cœurs qui battent trop vite. C'est l'inévitable prolongation. On conservera de ce temps de repos au bord de la touche des images hallucinantes. Les stéphanois, couchés, assis, le visage dans les mains, les yeux cernés, paraissent au bout des limites de la résistance humaine. Et pourtant, ils vont repartir au combat, alors que Santini a remplacé Larqué blessé. À coups de souffrance, de douleur, de sueur, ils tiennent tête dans un premier aux assauts des Soviétiques soudain revigorés. Rocheteau demande à sortir, Herbin ne l'entend pas. On assiste à la "dramatique" la plus palpitante de l'année. Piazza, la "bête", tombe à son tour, victime de crampes. Mais la foule l'aide à se relever. Curkovic sort le grand jeu sur un tir de Matvienko. Fin de la première prolongation. Le chemin de croix continue.
Et c'est la cent douzième minute. Santini, sur l'aile droite, réalise un petit chef-d’œuvre technique, évite Konkov, attire deux défenseurs et glisse le ballon entre eux à Patrick Revelli. Le parcours de l'indomptable Patrick Revelli est extraordinaire de détermination. Il éliminé Trochkine d'un dribble long mais la balle paraît sortir. Il la redresse dans un effort désespéré et centre. Hervé Revelli s'est précipité, attirant à lui deux défenseurs. Rocheteau est seul au point de pénalty, reprise instantanée de l'intérieur du pied droit. Le ballon file. Les filets tremblent. La folie dans les tribunes, les cœurs qui chavirent.
Il reste huit minutes à jouer, angoissantes, éprouvantes. On ne sait qu'elle miracle d'énergie permettra aux stéphanois d'éloigner le ballon, chaque fois et toujours, jusqu'à ce que M. Gonella délivre les poitrines, soulage les membres. L'ASSE vient de repousser les limites du possible. Le monstre soviétique est abattu et il ne comprend pas. Split non plus n'avait pas compris ».


Demi-finale aller
ASSE1 - 0PSV Eindhoven

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Les Bataves du PSV entourés de leur cortège de mystères, avec une réputation internationale encore mal établie, porteurs de la lourde succession du grand Ajax, ont pénétré sur la pelouse du stade Geoffroy-Guichard. Le public qui établira ce soir-là tous les records d'affluence et de recettes de l'ASSE, siffle comme à l'habitude ces grands gaillards venus du Nord. Mais ils paraissent tout à fait imperméables aux cris, aux clameurs, à la passion qui déferlent des tribunes sur la pelouse.
Le public est fidèle à ce grand rendez-vous, les joueurs stéphanois allaient l'être également. Ils abordent ce match comme ils le font dans les grandes circonstances avec rigueur, sérieux, détermination, à un rythme éprouvant pour l'adversaire. Bathenay ouvre le "ban" à la troisième minute en expédiant un tir puissant. Larqué l'imite sur coup-franc, réglant la hausse en quelque sorte. Bousculé, contraint à la défensive, le PSV justifie néanmoins sa réputation d'équipe solidaire, athlétique. Après la dixième minute, la poussée stéphanoise se fait plus intense, les mouvements sont variés, intelligents. Sur le plan technique, les "verts" disputent l'une de leurs meilleures parties européennes.
Le PSV alors se désunit un peu et a recours à des "trucs" pour neutraliser son adversaire et annihiler ses attaques qui arrivent comme un déferlement. Rocheteau n'est pas épargné et à la quinzième minute, un nouveau "fauchage" de Deykers sur l'"ange vert" provoque un coup-franc à vingt-cinq mètres des buts hollandais. Le public réclame Larqué. Il vient, se concentre longuement mais c'est Hervé Revelli qui s'élance. Manœuvre de diversion de nature à déplacer le "mur" car Larqué l'a suivi. Son tir claque comme un coup de fouet. Une frappe admirable, d'une pureté exceptionnelle, d'une précision diabolique.
Suivant une trajectoire insensée, le ballon pénètre au ras du poteau gauche du merveilleux Van Beveren qui ne peut qu'effleurer la balle du bout des doigts. Larqué vient de réussir le coup de Kiev mais il ne sait pas à cet instant précis qu'il vient de qualifier son équipe pour la finale de la Coupe d'Europe.
Le stade "bouillonne" et l'ASSE reprend sa course de son allure conquérante. C'est alors que Van Beveren fait étalage de ses dons prodigieux. Pris à contre-pied sur un tir de Synaeghel dévié par Stevens, il parvient par un saut de carpe à maîtriser le ballon. À la trente-sixième minute encore, après un très bon une-deux des frères Revelli, il a un arrêt-réflexe stupéfiant pour repousser le tir de Patrick Revelli à bout portant.
En fin de mi-temps pourtant, le PSV, bloc homogène à la fois solide et mobile, donne certaines inquiétudes à la défense stéphanoise et le frisson au public. Curkovic doit intervenir sur un tir de Deykers et Larqué dépossède Van de Kerkhof du ballon alors qu'il est en position de marqué après un contre favorable. Une fin de mi-temps pénible pour les "verts", sorte de préfiguration de la seconde période.
Le PSV est en effet sorti de sa coquille dès la reprise du match. Bénéficiant d'une certaine baisse de régime des stéphanois émoussés par leurs généreux efforts de la première mi-temps, ils les privent de ballon et se font menaçants. Curkovic devient alors l'homme de la situation. Çà ne lui est pas arrivé depuis longtemps au stade Geoffroy-Guichard. Par deux fois en cinq minutes, il sauve son camp sur des actions des frères Van de Kerkhof. On voit Kees Rijvers, revenu sur le théâtre de ses exploits, encourager les siens à aller plus loin à se montrer plus incisifs. Et puis, peu à peu, l'ASSE s'organise. Ce n'est pas le Saint-Étienne flambant de la première mi-temps mais un Saint-Étienne qui lutte pied à pied, avec opiniâtreté pour préserver son acquit. C'est lui qui finalement se crée dans un jeu de contres habituel au stade Geoffroy-Guichard les meilleures occasions de conclure. Un tir de Rocheteau consécutif à un très bon travail de Patrick Revelli, frôle le montant des buts de Van Beveren. Puis une spectaculaire envolée du même Patrick Revelli, suivie d'une subtile déviation de son frère, placent Jean-Michel Larqué qui arrive en bolide dans une position de tir pratiquement idéale pour lui. La frappe du capitaine stéphanois est violente mais hélas mal cadrée. C'est la dernière occasion d'aggraver le score qui s'envole, mais ce 1-0 n'est pas une injustice tant le PSV a montré de qualités à tous les niveaux de jeu. Aussi le public qui quitte le stade ne paraît-il pas très confiant pour le match retour. Les joueurs stéphanois, eux, savent qu'ils ont préservé l'essentiel en évitant de se faire marquer un but. La suite leur donnera raison ».


Demi-finale retour
PSV Eindhoven0 - 0ASSE

Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :

« Les Hollandais, qui ont pris l'habitude de "dévorer" quiconque se présente sur leur terrain mascotte d'Eindhoven, le grand Ajax en a conservé un souvenir cuisant en championnat, sont particulièrement confiants avant le venue de Saint-Étienne et ne pensent pas qu'ils puissent être contrariés dans leurs ambitions. Dans les rues, les supporters du PSV goguenards, arrogants, nous accostent et nous montrent main ouverte : PSV 3-0 Saint-Étienne. Les partisans français qui font grand tapage se contentent de hausser les épaules, mais ils ne sont pas très rassurés. Ils le font moins encore après cinq minutes de jeu sur la pelouse du stade Philips, véritable arène du football. Pendant ce laps de temps, en effet, Curkovic, magistral, a déjà sauvé trois fois son camp sur un tir de loin de Van de Kerkhof qu'il détourne en corner, puis sur une superbe tête d'Edstroem, véritable tour de contrôle, et enfin sur un nouveau tir de Van de Kuylen. La suprématie des Hollandais est complète, totale et on s'attend à l'égalisation sur l'ensemble des deux matchs. Et pourtant, rien ne vient. Mieux l'ASSE prend confiance, assurance, remonte le courant, s'organise, joue groupée, et vient poser des "bande-rilles" dans le camp hollandais par Synaeghel, Patrick Revelli puis Larqué.
C'est le Saint-Étienne de Glasgow qui commence son récital. Ne s'affolant jamais, pensant le jeu à la perfection, utilisant très adroitement le piège du hors-jeu, l'ASSE s'oppose avec intelligence aux assauts désordonnés, impétueux des joueurs de Rijvers. Surpris, gêné en effet par la puissance collective des "verts", le PSV ne sait plus très bien comment agir. Attaquer bien sûr, mais défendre aussi car Rocheteau, sur talonnade de Hervé Revelli, vient de placer un tir fulgurant juste à côté du montant.
La maîtrise technique des stéphanois fait merveille. Curkovic est royal et Rocheteau, par ses percées rageuses, saccadées, balle rivée au pied, constitue un danger permanent pour la défense hollandaise. Mobilisant constamment deux arrières dont Deykers redoutable contre-attaquant, il ne permet pas au PSV de s'exprimer avec son aisance habituel dans le jeu d'attaque. Juste avant la mi-temps, Edstroem très en vue par ses prodigieux coups de tête et ses remises dangereuses, est touché au visage. Il ne reviendra pas sur le terrain après la pause. De son côté, Patrick Revelli expédie un tir formidable qui prend le chemin de la lucarne. L'excellent Van Beveren se détend en deux fois et détourne miraculeusement la balle. 0-0 à la mi-temps, c'est la moitié du chemin vers la finale, mais on se doute que le PSV n'a pas l'intention d'abdiquer si rapidement. Il attaque massivement au début de la seconde période. Et puis, tout à coup, c'est l'éclair. Sur un contre à la quarante-neuvième minute, Hervé Revelli servi par Larqué à la limite du hors-jeu, voit Rocheteau qui s'engage. Il centre intelligemment et "l'ange vert" marque de près. Hélas ! La joie des supporters et des joueurs est de courte durée car l'arbitre de touche a vu Rocheteau en position de hors-jeu, ce qui n'est pas l'avis de tout le monde. Après cet exploit mal payé, Rocheteau blessé, sort et Sarramagna rentre. Ce double coup du sort peut être de nature à traumatiser l'ASSE. Elle y puise des ressources nouvelles. Dès lors, c'est un véritable "corps à corps" qui va se jouer sur ce terrain d'Eindhoven où les minutes paraissent plus longues que des siècles. La ligne des 18m constitue la barrière à ne pas franchir. Piazza, tel un démon, joue de l'épaule, Lopez jaillit, Farison surgit, Janvion court plus vite que René Van de Kerkov, l'épouvantail. Ils paraissent ainsi, ces stéphanois admirables d'abnégation et de solidarité, jusqu'à dix minutes du coup de sifflet final. La qualification est au bout, épuisés mais debout, les "verts" le savent et Curkovic en particulier. Son regard doux à ce soir l'éclat dur de l'acier. Il se dresse, hurle, repousse, sort, cueille la balle, plonge, boxe au-dessus des têtes. On a l'impression qu'en ce soir de triomphe, Yvan Curkovic le terrible est invulnérable.
La fin de partie est épique, pathétique. Les Hollandais se ruent littéralement à l'assaut du camp stéphanois. Trois minutes, deux minutes, une minute à jouer. Dalqvist a hérité de la balle à quelques mètres du but de Curkovic, près du poteau droit. Il tire. On frémit. Dans un suprême effort, venu d'on ne sait où, Yvan Curkovic stoppe le ballon. C'est le dernier exploit du merveilleux gardien stéphanois avant le coup de sifflet final de M. Taylor.
Les "verts" ivres de joie, s'en vont saluer leurs supporters. Dix-sept ans après Reims, ils sont en finale de la Coupe d'Europe des clubs. Leur secret : une extraordinaire abnégation, vertu qui les distingue encore et toujours des grands d'Europe ».


Le Bayern Munich

Seizième de finale aller
Jeunesse Esch0 - 5Bayern Munich


Seizième de finale retour
Bayern Munich3 - 1Jeunesse Esch


Huitième de finale aller
Malmö1 - 0Bayern Munich


Huitième de finale retour
Bayern Munich2 - 0Malmö


Quart de finale aller
Benfica0 - 0Bayern Munich


Quart de finale retour
Bayern Munich5 - 1Benfica


Demi-finale aller
Real Madrid1 - 1Bayern Munich


Demi-finale retour
Bayern Munich2 - 0Real Madrid


Duels à distance

Les meilleurs buteurs stéphanois en Ligue 1

09Hervé
REVELLI
12


12Dominique
ROCHETEAU
11


08Jean-Michel
LARQUÉ
5


Le meilleur buteur munichois en Bundesliga

09Gerd
MÜLLER
23


Félin
La finale

À Glasgow et pas ailleurs

Le Bayern Munich ne souhaite pas que la finale se joue à Glasgow préférant Berne, Milan, Rome ou plus surprenant Paris. Mais Roger Rocher est catégorique : « nous comprenons très bien pourquoi le Bayern Munich ne veut pas aller en Grande-Bretagne. Le motif avancé : réduction du nombre de places de 120 000 à 80 000 de l'Hampden Park n'est pas valable si l'on tient compte que le Bayern Munich avait accepté de jouer la saison dernière cette même finale à Paris où le Parc des Princes ne contient que 48 000 places. Il est certain que le Bayern Munich, qui joue toute sa prochaine saison sur une nouvelle victoire en finale pour pouvoir participer à nouveau à la grande épreuve, puisqu'il ne peut plus être champion d'Allemagne, veut mettre toutes les chances de son côté. L'UEFA a fixé cette finale depuis longtemps à Glasgow. Nous n'accepterons jamais de la jouer ailleurs. Et de plus nous avons déjà pris des contacts avec les hôtels, les agences de voyages, les compagnies de navigation aériennes ».

>> [06/02/20] Dispositif Roger Rocher <<
A l'occasion du centenaire de la naissance de Roger Rocher
www.forumpeuplevert.com/t2782-06-02-20-dispositif-roger-rocher

La demande du Bayern Munich sera vaine. L'UEFA confirme officiellement le maintien de la finale à Glasgow. Et les allemands ne se sont pas fait que des amis, car les écossais se sont dits vexés. La popularité des Verts augmente.


Avant le match


Affiche de la finale
Cette finale, tout le monde l'attend depuis l'époque des glorieux rémois. La France du foot vit un printemps complètement vert.
Beaucoup de supporters se préparent à aller à Glasgow, par avion, par bateau, par tous les moyens possibles. La ferveur qui entoure l'équipe de Jean-Michel Larqué, Jacques Santini, Dominique Bathenay et Dominique Rocheteau est portée par leurs exploits sur le terrain.
Ce sont les deux meilleures équipes d'Europe qui s'affrontent à Glasgow. Côté bookmakers, l'ASSE est donnée gagnante à quatre contre un.

Lundi 10 mai 1976

Deux jours avant la finale, les dirigeants des Rangers invite Roger Rocher à déjeuner. Le président de l'ASSE insiste pour que les dirigeants du Celtic soient également conviés. Le Celtic et les Rangers déjeunent à la même table, eux qui sont ennemis, c'est presque du jamais vu. Les joueurs des Rangers ne cachent pas leur préférence : ils viendront voir gagner les Verts.

Mercredi 12 mai 1976

Toute la journée, plus d'une centaine d'avions déposent 30 000 supporters stéphanois à Glasgow. C'est une vraie marée verte. Débordées par ce flux, les autorités locales détournent plus d'un avion sur Edimbourg. Les écossais sont impressionnés. Les enfants descendent dans les rues pour voir ça de leurs propres yeux. Les supporters chantent et paradent d'un pub à l'autre, enrubannés aux couleurs stéphanoises. Tout Glasgow et toute la France sont verts, même le journal télévisé de TF1 quelques heures avant le coup d'envoi de la finale.


Les joueurs stéphanois s’envolent pour l'Écosse depuis l'aéroport d'Andrézieux-Bouthéon

Les supporters stéphanois arrivent en masse à Glasgow et sympathisent avec les écossais

Les premières minutes du journal télévisé de TF1, où le début est vert


Le match

Mercredi 12 mai 1976, l'ASSE a rendez-vous avec l'histoire. Une nouvelle page s'écrit. La finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions est un évènement pour le peuple vert.

Le Bayern Munich se repose sur l'ossature de l'équipe d'Allemagne championne du monde en 1974.
Côté stéphanois, les Verts sont très diminués. Gérard Farison en défense et Christian Synaeghel au milieu de terrain sont blessés, à cause des joueurs nîmois, qui par conséquent se sont mis à dos la France entière. Quant à Dominique Rocheteau en attaque, il n'arrive pas à guérir d'une déchirure à la cuisse mais il est sur le banc. Robert Herbin aligne son 4-3-3 classique.
Composition du Bayern Munich :

[12/05/16] Dispositif grand match (Bayern Munich - ASSE) Grandm18

Entraîneur : Dettmar Cramer
Composition de l'ASSE :

[12/05/16] Dispositif grand match (Bayern Munich - ASSE) Grandm19

Entraîneur : Robert Herbin

Mercredi 12 mai 1976, 20h10

Il y a 63 269 spectateurs dont le chanteur Michel Berger, l'humoriste et actrice Muriel Robin et le comédien Bruno Solo âgé de seulement onze ans. Tous les bars stéphanois sont remplis de supporters et vingt millions de français sont devant leur télévision auquel s'ajoutent les téléspectateurs des trente-trois pays où la finale est diffusée.

Il a plu à Glasgow. La pelouse est grasse. Il y a quelques mottes de gazon.
Les capitaines Jean-Michel Larqué pour Saint-Étienne et Franz Beckenbauer, alias le Kaiser, pour le Bayern Munich échangent les fanions des clubs devant l'arbitre hongrois Karoly Palotaï.



Les supporters stéphanois venus en masse au stade encouragent les Verts

Les supporters restés à Saint-Étienne regardent le match dans les bars


Jacques Santini, Hervé et Patrick Revelli, Dominique Bathenay, Christian Lopez, Oswaldo Piazza et Pierre Repellini à quelques instants du coup d'envoi

L'échange des fanions

Mercredi 12 mai 1976, 20h15

Gerd Müller et Uli Hoeness donnent le coup d'envoi du plus célèbre match de l'histoire de l'ASSE.


Attaques de Gerd Müller
Dès le début du match, Gerd Müller sollicité par Bernd Dürnberger, efface Oswaldo Piazza et s'en va battre Ivan Curkovic malgré un angle fermé, n'écoutant pas le coup de sifflet de l'arbitre qui a signalé un hors-jeu. Après visionnage du ralenti, le hors-jeu ne semble pas si évident. C'est un avertissement pour les stéphanois qui se libèrent. Quelques instants plus tard Patrick Revelli, dépossède Franz Beckenbauer du ballon pour alerter Christian Sarramagna dont le centre crée une situation dangereuse devant le but munichois. C'est le déclic qui permet dès lors à Saint-Étienne d'imposer sa manière face à un Bayern Munich curieusement repliée sur lui-même et ne pouvant pas affirmer sa supériorité présumée. Un Bayern Munich qui fait circuler le ballon et ne mise que sur la contre-attaque.

Septième minute, faute commise par Oswaldo Piazza sur Gerd Müller. Franz Roth tire puissamment à gauche. Ce soir, c'est lui qui sera en charge de tous les coups de pied arrêtés.
Christian Sarramagna commence son festival en donnant le tournis à la défense allemande dès la dixième minute où il se joue de son adversaire direct, le danois Johnny Hansen, qu'il avait ridiculisé lors d'un récent France-Danemark. Son centre trouve la défense allemande qui repousse en corner.
Jupp Kapellmann s'enfonce sur l'aile gauche à la douzième minute, déchire la défense stéphanoise et se présente seul devant Ivan Curkovic. Le munichois est bousculé par Pierre Repellini dans la surface de réparation. Chacun retient son souffle. Karoly Palotaï ne bronche pas.
Ce soir, l'arbitre a décidé de se faire discret.

Une minute plus tard, Christian Lopez récupère un ballon dans son camp et s'en va dans un raid décidé. Il transmet à gauche à Christian Sarramagna lequel centre puis tête de Patrick Revelli qui surprend tout le monde, mais le ballon passe légèrement à gauche.

Dans les bars stéphanois l'ambiance monte
Ce n'est que partie remise. Christian Sarramagna remet ça à la quinzième minute sur un centre au deuxième poteau. Udo Horsmann est contraint de dégager le ballon en catastrophe en corner devant Patrick Revelli. Puis, pour la première fois de la partie, on voit Uli Hoeness qui tente de brûler la politesse à Gérard Janvion. Mais le défenseur stéphanois dans un tacle rageur, parvient à dégager le ballon en corner.

Sur l'aile gauche, Christian Sarramagna délivre des centres diaboliques. Patrick Revelli en reprend deux en pleine course mais il ne peut assurer ses tirs. Au milieu de terrain, l'ASSE contrôle les opérations. Jacques Santini effectue un remarquable travail de liaison dans cette partie du terrain marquée par l'ascendant collectif des stéphanois, tandis que Jean-Michel Larqué sérieusement pris en charge par Franz Roth, n'a pas son rayonnement habituel.

C'est au tour de l'ASSE de bénéficier d'un coup-franc bien placé à la dix-neuvième minute. Jean-Michel Larqué s'avance, chacun pense au coup-franc de Kiev et d'Eindhoven. Le tir est bien dirigé, mais Udo Horsmann sauve et dégage le ballon en corner.
L'attaque allemande suivante voit Franz Roth tirer vers le but d'Ivan Curkovic, mais le ballon est contré et revient vers Karl-Heinz Rummenigge qui tire à droite du but. Dix minutes plus tard, Jupp Kapellmann s'échappe sur l'aile droite, cette fois, il est contré in extremis par Christian Lopez alors que le ballon roule en corner.


Tête de Hervé Revelli

Tir de Dominique Bathenay sur la barre transversale
C'est la trente-quatrième minute, le premier des trois grands évènements de la rencontre. Dans le rond central, Dominique Bathenay s'empare du ballon au milieu de terrain et s'en va éliminer un, puis deux, puis trois adversaires dont en dernier le grand Franz Beckenbauer. Il ajuste le ballon sur son pied gauche, décoche un tir instantané des vingt mètres qui finit sur la barre transversale carrée alors que Sepp Maier n'a pas bougé. Hervé Revelli est à la réception. Il ne sait pas qu'il est seul. Au lieu de contrôler posément le ballon à dix mètres de la cage, il la reprend instantanément de la tête et le met dans les bras de Sepp Maier qui n'en demandait pas tant. Il le regrettera longtemps. Cette action alimentera longtemps les conversations après cette finale et on en gardera toujours l'image. C'est un premier but de perdu, un premier espoir trahi.

Le Bayern Munich, un instant sonné, amorce une contre-attaque, une action conjuguée Franz Beckenbauer - Hans-Georg Schwarzenbeck place Uli Hoeness en position favorable à une dizaine de mètres des buts. Sa frappe instantanée est puissante et Ivan Curkovic relâche le ballon qui roule le long de la ligne de but. Le gardien stéphanois se précipite pour l'éloigner mais Christian Lopez intervient juste devant Gerd Müller à l'affût, pour dégager ce ballon en corner.


Tête de Jacques Santini sur la barre transversale
C'est la trente-neuvième minute, le deuxième des trois grands évènements de la rencontre. Additionné au premier, il alimentera la légende des poteaux carrés d'Hampden Park. Christian Sarramagna est parti sur l'aile gauche. Pour la énième fois, il élimine Johnny Hansen et effectue un centre au premier poteau. Jacques Santini est seul, il saute et place une tête surpuissante et imparable. Sa reprise surprend tout le monde, Sepp Maier y compris qui est resté figé sur sa ligne. Le ballon frappe la fameuse transversale carrée et revient en jeu. Cette action est la plus émouvante de la finale, celle qui en tout cas, fera couler le plus d'encre et de salive.

Une minute plus tard, un coup-franc de Christian Sarramagna frôle le montant des buts munichois.

Le Bayern Munich revient de loin mais à la mi-temps, le score reste bien nul et vierge.

Voir le résumé vidéo de la première période

Mercredi 12 mai 1976, 21h15


Les Verts attaquent
La seconde période repart sur le même scénario. Domination verte mais Franz Beckenbauer, qui est dans un bon match, écœure les Verts.

Oswaldo Piazza, à la lutte avec Gerd Müller, récupère le ballon à la quarante-sixième minute, part en une-deux avec Patrick Revelli qui s'échappe le long de l'aile droite et centre. Christian Sarramagna bondit et saute plus haut que tout le monde au premier poteau. Cela semble être le but mais non, le ballon passe très légèrement à droite. Sepp Maier était pourtant battu, encore une fois.

Le Bayern Munich tente toutefois de réagir par Karl-Heinz Rummenigge qui donne beaucoup de soucis à Pierre Repellini. Le munichois s'échappe et se présente seul devant Ivan Curkovic mais Christian Lopez revenu à toutes jambes sauve les siens.
Oswaldo Piazza a des fourmis dans les jambes. On le voit de plus en plus alerter ses attaquants. Il part balle au pied, dans une chevauchée rectiligne dont il a le secret, sert Hervé Revelli en bonne position. Mais ce dernier tarde à tirer et le ballon est contré.

Le temps passe, rien n'est marqué. On commence par envisager la prolongation, même s'il reste près d'une demi-heure à jouer. En effet, il n'y a pas d'horloge dans le stade de Glasgow. Si on regarde sa montre, il n'est que 21h27.

Jean-Michel Larqué, Jacques Santini et Christian Lopez ne peuvent que constater les dégâts

Franz Roth trompe Ivan Curkovic
C'est la cinquante-sixième minute, le troisième des trois grands évènements de la rencontre. Franz Beckenbauer voit Gerd Müller se démarquer. Sa passe est précise de l'extérieur du pied droit. Mais Oswaldo Piazza ne se laisse pas surprendre. Jusque-là, il a nettement dominé le « bombardier » allemand, le contraignant même à défendre lors de ses folles chevauchées.
Mais si Gerd Müller n'est plus le vif argent de la dernière Coupe du monde, il a conservé la ruse, l'astuce propre aux vieux professionnels. Il sent qu'Oswaldo Piazza va l'attaquer, il joue des fesses et pousse le stéphanois à la faute. Karoly Palotaï siffle un coup franc indirect à 20 mètres, légèrement à gauche en regardant les buts d'Ivan Curkovic. Le mur stéphanois tarde à se placer et l'arbitre hongrois lui fait signe de reculer. Pendant ce temps, Franz Beckenbauer s'avance et délivre une passe pour Franz Roth qui ajuste une frappe lourde dans le coin droit du but d'Ivan Curkovic qui doit s'incliner malgré une détente désespérée.
1-0 pour le Bayern Munich. C'est le tournant du match. Le réalisme triomphe. C'est injuste, mais c'est ainsi. D'autant plus injuste que l'ASSE exerce depuis le début du match une domination presque totale sur le champion d'Europe en titre.
La frappe n'était pas imparable mais puissante et précise. Ivan Curkovic, le héros d'Eindhoven, ne réussit pas l'arrêt décisif, il s'en voudra longtemps.

Ce n'est pas la récupération du ballon par Jacques Santini qui tire sur Sepp Maier, ni sur une énième chevauchée d'Oswaldo Piazza qui tombe dans la surface de réparation en réclamant en vain un pénalty, qui feront évoluer le score.
Les munichois ne lâchent rien et au contraire, on voit Uli Hoeness qui perce, passe, élimine Gérard Janvion, passe Christian Lopez et tire. Ivan Curkovic dans une belle détente détourne le ballon en corner.


Dominique Rocheteau s'échauffe
Arrive la 83e minute, il ne reste donc que sept minutes à jouer. Le temps travaille en faveur du Bayern Munich, ne prenant aucun risque en fin de match. C'est alors que Robert Herbin tente le tout pour le tout. Il lance Dominique Rocheteau, alias l'Ange Vert, blessé, pour remplacer Christian Sarramagna. Il s'échauffait depuis une dizaine de minutes derrière les buts de Sepp Maier. Il entre en jeu sous les acclamations de la foule d'Hampden Park.
Ce que réalisera l'Ange Vert au cours de ces sept minutes laissera des regrets dans le cœur des stéphanois.

À la 85e minute, il réussit une percée en se débarrassant dans un mouchoir de poche de trois adversaires, mais Franz Beckenbauer dégage le ballon en corner.

A deux minutes du terme du match, Franz Roth perce plein champ, arrive seul devant Ivan Curkovic qui éloigne le danger. Pas de doublé pour l'artilleur munichois.

Arrive la dernière minute de jeu. Sur l'aile droite, nouvelle et ultime tentative de Dominique Rocheteau qui réalise un petit chef-d'œuvre technique, éliminant quatre adversaires dans un mouchoir avant de servir Patrick Revelli démarqué à six mètres des buts. Le tir du cadet des frères Revelli est trop mou, trop calculé et Sepp Maier n'a aucune peine à s'en saisir. C'était le dernier espoir des Verts.

Voir le résumé vidéo de la seconde période

Mercredi 12 mai 1976, 22h00

C'est terminé, l'arbitre siffle la fin du match. Le public s'époumone sur des « ils sont cocus ».
Le match est terminé mais la légende des poteaux carrés, elle, ne fait que commencer.


Coupe d'Europe des Clubs Champions 1975-1976 : finale
Hampden Park (Glasgow)
Bayern Munich1 - 0
63 269 spectateurs
ASSE


Le Bayern Munich remporte la Coupe d'Europe des Clubs Champions 1975-1976.



Les stéphanois, effondrés
Les joueurs stéphanois sont effondrés. Ils auront tout essayé. Presque gêné, Franz Roth va chercher Jean-Michel Larqué pour avoir son maillot. Lui qui n'a pas quitté le stéphanois dans le marquage durant tout le match respecte le malheur de Saint-Étienne. Christian Lopez, Jacques Santini et Patrick Revelli pleurent. Robert Herbin est debout à côté de la cahute des entraîneurs. Il a les yeux rougis.
Dans le vestiaire, les joueurs sont inconsolables. Personne ne parle. Certains pleurent. Robert Herbin brise le silence et leur dira : « bravo, félicitations ». Mais les vaincus ne sont pas allés prendre leur médaille d'argent des finalistes. Un officiel vient chercher l'équipe. Le capitaine stéphanois y va seul et, ne voulant retourner sur le terrain, passe par une galerie intérieure pour arriver aux pieds des personnalités. Le Président de l'UEFA, Artemio Franchi, l'attend. Les mots de consolation n'y changeront rien : « c'est bien », « pas de chance ». Jean-Michel Larqué a hâte de retrouver ses coéquipiers et se presse de retourner dans le vestiaire.
Les Verts sont encore prostrés, revivant le match. Dominique Bathenay dit : « j'étais sûr qu'on allait gagner ». Oswaldo Piazza, plus dur, ajoute : « c'est fini, je suis trop vieux, finie la Coupe d'Europe ». Pour se réconforter, les Verts filent ensuite dans un bar, boire un petit verre en famille.

Sur le terrain, les munichois brandissent le trophée de la Coupe d'Europe des Clubs Champions pour la troisième fois consécutive. Le Bayern Munich obtient donc le privilège de conserver définitivement le trophée dans sa vitrine. Néanmoins sur ses trois titres européens, les munichois n'ont pas brillé.
Le Bayern Munich égale ainsi l'Ajax Amsterdam. Seul le Real Madrid a fait mieux avec cinq trophées consécutifs.


Franz Beckenbauer, le capitaine du Bayern Munich, soulève le trophée

Des munichois avec le trophée, dont plusieurs ont échangé leur maillot avec des stéphanois


Après le match

Les réactions des joueurs

Robert Herbin : « je suis satisfait de mon équipe. Elle est en progrès et possède maintenant une bonne expérience européenne. Les tirs sur les poteaux ? Il ne manquait pas grand-chose pour qu'ils rentrent. Mais je n'aime pas évoquer la malchance. Le manque de réussite oui. C'est différent. Qu'est-ce qu'il faudrait à Saint-Étienne pour gagner la Coupe d'Europe ? Eh bien, un peu plus de réussite. Comme le Bayern par exemple. Je ne pouvais pas faire rentrer Rocheteau plus tôt. Il souffrait d'une déchirure musculaire mal guérie. Et il n'a jamais été question qu'il joue plus d'un quart d'heure ».

Hervé Revelli : « peut-être que nous ne nous sommes pas assez parlé sur le terrain. Quand j'ai eu cette occasion dans les 18 mètres, personne ne m'a prévenu qu'il fallait tirer immédiatement. Alors j'ai pris la décision d'avancer un peu, et Maier a eu de la chance d'arrêter mon tir. Dommage ».

Roger Rocher : « avec un zeste de chance, Saint-Étienne aurait, j'en suis sûr, remporté cette finale à Glasgow. Mais pourtant, il ne faut rien regretter. Non seulement, je suis satisfait, mais bien plus, je suis fier de mon équipe. Elle est belle. Maintenant tout pour le championnat afin de revivre une nouvelle fois la belle aventure de la Coupe d'Europe l'année prochaine ».

Christian Sarramagna : « le vent a joué un grand rôle dans ce match. J'ai eu beaucoup de mal à apprécier les trajectoires de mes centres à cause de lui. A chaque fois, il manquait un petit rien à mes centres courts et à mes centres longs. Ça n'aide pas la réussite ».

Dominique Bathenay : « contre le Bayern Munich, il ne faut pas tirer sur les poteaux. Les occasions, il ne faut pas les rater. Il nous a manqué ce que possède toujours le Bayern : l'opportunité. Et pourtant, nous avons bien joué. Nous l'avons perturbé. Mais notre progression est arithmétique. L'année dernière, nous sommes allés en demi-finale. Cette année en finale. L'année prochaine, nous remporterons cette Coupe d'Europe. Dommage quand même d'avoir perdu par un but sur coup-franc ».

Oswaldo Piazza : « je suis révolté. Mais qu'est-ce qu'il faut faire pour gagner ! Nous avons fait le jeu, nous leur avons fait peur à ces allemands, jusqu'au bout. Et puis, il y a eu ce but, ce but idiot. Quant à l'arbitre, il a sa part de responsabilité dans notre défaite. Dès le départ, j'ai vu que l'arbitre était contre nous. Il a fait retirer les coups-francs qui étaient dangereux pour nous, ceux qui étaient situés dans la zone des vingt mètres. C'est très dur, très dur ».

Jean-Michel Larqué : « quand l'arbitre a donné le coup de sifflet final, je n'ai pas compris. J'ai cru à un arrêt de jeu. J'étais persuadé que le match n'était pas terminé. Quand Rocheteau a fait sa rentrée, j'avais le sentiment qu'il nous restait au moins vingt minutes à jouer. Vingt minutes pour rattraper le petit but du Bayern. Il en restait en fait sept ».

Franz Beckenbauer : « Saint-Étienne n'est pas chanceux. Il a bien joué. Il a eu de belles occasions, il aurait pu marquer et gagner cette finale. Mais le football est ainsi fait. Les occasions, il ne faut pas les manquer. De toute manière, Saint-Étienne est devenue une équipe de pointe en Europe. Elle est chez les grands désormais ».


À Saint-Étienne

Les supporters stéphanois descendent dans la rue et se rejoignent en centre-ville, fiers de leurs joueurs malgré la défaite.




Le lendemain

En France

Les Verts rentrent en France. Mais l'avion ne les ramène pas à Saint-Étienne. Il atterrit à Paris, comme convenu avant la finale. En effet, peu importe le score, il était prévu que les Verts défilent les Champs-Élysées. Le défilé se fera de la Place de l'Étoile jusqu'au Palais de l'Élysée pour être reçu par le Président de la République.
Le journaliste de France Inter, Jacques Vendroux, avouant sans complexe sa sympathie pour l'ASSE, ramène une foule aux Champs-Élysées qui scande : « on a gagné ! ». 100 000 personnes sont présentes pour acclamer leurs héros. L'épopée des Verts a fait rêver la France entière. Jamais des vaincus avaient défilé.


Les stéphanois descendent les Champs-Élysées en Renault 5 décapotable où la foule demande des autographes

Arrivés au Palais de l'Élysée, les joueurs sont reçus par le Président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, avec une heure de retard. Il a retenu à déjeuner des groupes parlementaires de la majorité. Il adresse un mot à chaque joueur, reconnaissant à Gérard Farison qu'il eut de la tristesse en ne le voyant pas à Glasgow et mentionnant à Dominique Rocheteau qu'il connaît son village charentais. Le Président affirme qu'il viendra voir un match à Geoffroy-Guichard et souhaite aux Verts un autre titre de champion de France et une Coupe d'Europe des Clubs Champions.

Les Verts rentrent à Saint-Étienne et finissent au stade Geoffroy-Guichard où 15 000 supporters les acclament.


Les stéphanois, en pantalon patte d'éléphant (« pantalon patte d'eph »), saluent les supporters venus en masse


En Allemagne

De retour en Allemagne, les vainqueurs n'organisent pas de fête particulière. Il y aura simplement un diner organisé le week-end suivant après un match de championnat.


La presse

Une de L'Équipe

Dans toute l'Europe, les quotidiens ne titrent pas en faveur du Bayern Munich mais préfèrent saluer les Verts.
« Ils ont tout tenté ! » titre le tabloïd français L'Équipe.
« Ce n'est pas le meilleur qui a gagné » titre Marca, le journal espagnol le plus vendu de nos jours.
« Un larcin » écrit la presse écossaise.
« Le Bayern vole la coupe aux français » titre le tabloïd britannique The Sun, le quotidien de langue anglaise le plus vendu au monde de nos jours.
« Le Bayern a remporté la coupe, mais Saint-Étienne a gagné nos cœurs... » écrit le tabloïd anglais Daily Express.


Et si...

Tous les stéphanois ont eu envie au moins une fois de refaire le match. Les « si » et les « peut-être » persistent toujours quarante ans après.

« Si on n'avait pas eu des blessés »
« Si Dominique Rocheteau avait pu jouer tout le match »
« Si l'arbitre n'avait pas sifflé faute »
« Si le coup-franc n'avait pas été joué rapidement »
« Si les poteaux n'avaient pas été carrés »
« Si l'ASSE avait concrétisé sa domination »
« Si le Kaiser avait été dans un mauvais jour »
« S'il n'y avait pas eu du vent »
« Si la pelouse avait été en meilleur état »
« Si les Verts avaient joué la finale dans un autre stade »
...
La liste pourrait continuer. Mais comme certains disent, « avec des "si" on mettrait Glasgow en bouteille ».

L'Hampden Park avait la particularité d'avoir encore les poteaux carrés et non ronds. Les poteaux ronds ont fait leur apparition en 1964 et se sont généralisés sur tous les terrains de football à partir des années 1980. Pourquoi ? Pour qu'il y est plus de but.
Les célèbres poteaux carrés ont fait couler beaucoup d'encre. Quarante ans après, les supporters en parlent encore. Ils font partis de l'histoire du club et figurent désormais au Musée des Verts.
La bande de Dominique Rocheteau semblait inarrêtable. Le Bayern Munich ? La victoire était possible. L'ASSE marchaient sur le monde du football. Mais les poteaux carrés ont stoppé les espoirs des Verts qui s'inclinent lors de l'ultime match. Pour beaucoup d'experts, ils ont pesé sur l'issue du match. Les occasions de Dominique Bathenay et de Jacques Santini auraient été deux buts. Ainsi les Verts l'auraient emporté sur le score de 2-1. Mais ceci est à prendre avec des pincettes car la physionomie du match aurait pu être tout autre.

Si l'ASSE avait gagné la Coupe d'Europe des Clubs Champions, les joueurs auraient eu des larmes de joie et non de tristesse. Ils auraient fait le tour du stade avec fierté de marcher sur le football européen. Le reste aurait été inchangé : le défilé des Champs-Élysées, la ferveur d'une nation... Les Verts ont été des vainqueurs sans trophée.


Quarante ans après

Les souvenirs

Dominique Bathenay : « ce qui nous fait chaud au cœur, c'est que cette histoire se perpétue de génération en génération. Tout le monde nous parle non seulement de ce match, mais de cette période. On reste dans la mémoire collective du football, et ça, c'est quelque chose d'important ».

Dominique Bathenay, encore : « la gloire des poteaux carrés, c'est une défaite mais aussi toute une jeunesse. Ce ne sont que des bouts de bois. Mais ils ont fait couler autant d'encre parce qu'ils représentent un mythe ».

Jean-Michel Larqué : « ça rappelle de bons et de grands souvenirs, des souvenirs de jeunesse tout simplement. Une équipe d'anonyme, qui avait commencé en 74-75 à faire quelques coups retentissants, et qui, en 75-76, a confirmé. Et puis, c'était des gars sympas, normaux, qui disaient merci, bonjour, au revoir. Tout ça fait que les gens se sont pris de sympathie pour cette équipe et ont suivi leur parcours, à espérer, à chaque fois qu'ils étaient devant leurs écrans de télévision, que les Verts réalisent l'exploit. Même les supporters de Marseille, de Paris, espéraient que les Verts aillent un petit peu plus loin ».

L'arbitre hongrois Karoly Palotaï : « j'étais ravi d'être désigné, bien sûr, d'autant plus que j'avais un Écosse-Angleterre à assurer dans la foulée. J'ai dirigé de nombreux matchs et, grâce à Dieu, tout s'est bien passé au cours de celui-là et des autres également. C'est pour ça que j'ai tout gardé par écrit, le déroulement, l'organisation... J'étais heureux que tout soit en ordre car ça ne se passe pas toujours comme ça. Il faut un peu de chance dans le foot et l'arbitrage ».

Jean Oleksiak, ancien milieu de terrain de l'ASSE et père de Thierry Oleksiak (entraîneur adjoint) : « pour aller à Glasgow, il me fallait deux jours de congé. J'ai donc été voir mon directeur et je lui ai dit "j'ai besoin de 48 heures pour aller à Glasgow". Il me dit : "qu'est-ce que vous allez foutre à Glasgow ?!" C'était bien le seul stéphanois et le seul français qui ne savait pas que Saint-Étienne jouait une Coupe d'Europe ».

Un premier supporter : « on faisait dix mètres sur un trottoir et on rencontrait quelqu'un qu'on connaissait. Oui, c'était incroyable... Des gens de Saint-Étienne, des gens de Chazelles qui étaient là pour la même raison que nous, mais on ne savait pas qu'ils y étaient. C'était l'occasion de boire un coup, de faire des photos et de chanter ».

Un deuxième supporter : « c'était surprenant, il n'y avait pratiquement personne sur la route. Et quand on a débarqué à Glasgow... Wahou... »

Un troisième supporter : « je me souviens d'une journée merveilleuse avec des écossais qui étaient très sympas avec les Verts, qui étaient en majorité avec l’AS Saint-Étienne. Des sourires, de la bière... »

Roland Romeyer : « des supers souvenirs. J'étais supporter depuis 1957 mais c'est vrai que cette épopée m'a passionné. Je m'identifiais complètement aux valeurs véhiculées : le courage, la combativité, le goût de l'effort, l'abnégation, la solidarité. Tu touchais un joueur, ils rappliquaient tous. Mouiller le maillot, tout donner, se mettre minable, c'est une marque de fabrique. On a quand même réalisé des renversements de situations énormes. J'avais 30 ans, j'étais un supporter acharné. Ces souvenirs, je les ai partagés avec des amis, avec mon père. J'ai fait tous les déplacements. Je me rappelle de celui en Ukraine. On avait atterri à Kiev où devait se dérouler le match contre le Dynamo. À cause de la neige, il a été délocalisé à Simferopol. Il a fallu reprendre un autre avion ».

Roland Romeyer, encore : « ces poteaux carrés sont un peu le symbole de cette finale de 1976 qui a créé un affectif entre les Français et l'AS Saint-Étienne. Les gens se rappellent l'épopée et la descente des Champs-Élysées. C'est un symbole très fort ».

L'ancien entraîneur de Bastia, Ghislain Printant : « ah, Glasgow... J'ai toujours à l'esprit cette scène avec le soleil couchant et les joueurs stéphanois qui entrent sur la pelouse pour l'échauffement. J'avais l'impression qu'on était à Geoffroy-Guichard, le stade était vert, mais d'un vert (rires)... C'était fabuleux ! C'est dommage qu'à l'époque, on n'avait pas de téléphone portable pour faire des photos et immortaliser ce moment-là. On était situé derrière le but où, malheureusement, on a... Enfin, je dis on… Saint-Étienne a frappé ces fameux poteaux carrés et derrière le but d'Ivan Curkovic quand il a encaissé le coup franc de Franz Roth. Mais l'image que je garderai, c'est cette entrée des joueurs sur la pelouse. Il n'y avait qu'un petit coin de drapeaux rouge et blanc et tout le reste était vert, un moment magique, quelque chose de fort. Je ne remercierai jamais assez mes parents et mes frères de m'avoir permis de vivre ça à cet âge-là. C'était un très beau cadeau ».


Les festivités

Pour célébrer le quarantième anniversaire de la finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions, de nombreuses festivités sont organisées à Saint-Étienne.


Hors-série de L'Équipe
Mardi 3 mai 2016

Le quotidien L'Équipe sortira un hors-série consacré à l'épopée des Verts. Ce numéro collector comportera un entretien exclusif avec Jean-Michel Larqué, un portrait de Dominique Rocheteau, un poster nostalgie en double page centrale et des photos de l'époque.

Vendredi 6 mai - dimanche 8 mai 2016

Vendredi 6 mai : les Verts de 1976 seront présents à Auchan Villars pour une séance de dédicaces à partir de 16h. Ce sera le seul moment ouvert au grand public du week-end.

Samedi 7 mai : les quarante-sept partenaires de l'ASSE joueront au Golf de Saint-Étienne avec les Verts de 1976. Une soirée de gala clôturera la journée.

Dimanche 8 mai : compétition de golf.

Ces trois jours sont placés sous le signe de la solidarité, au profit de l'association « AMSED génétique » qui se mobilise pour la recherche médicale sur le syndrome d’Ehler-Danlos, une maladie génétique rare. Cette association est parrainée par Patrick Revelli et Christian Lopez. Un polo vert spécial sera en vente afin de récolter des fonds.

Mercredi 11 mai 2016

Canal+ Sport diffusera un documentaire « Saint-Étienne, la grande épopée des Verts » dès 22h30.

Jeudi 12 mai 2016

Le journal « But! Sainté », le numéro un sur les Verts, sortira un numéro spécial.

Les chaînes de Radio France (France Bleu, France Info et France Inter) réaliseront des émissions spéciales.
La radio « France Bleu Saint-Étienne Loire » recevra dans ses locaux les Verts de 1976. De 6h à 13h30, les anciens joueurs raconteront à l'antenne leurs souvenirs de cette finale perdue.


Dominique Rocheteau joue les mannequins

Affiche du concert
Sur la place Jean Jaurès, de 18h à minuit, aura lieu un grand concert gratuit organisé par Le Coq Sportif et l'ASSE. La soirée sera animée par Michel Drucker, Yannick Noah et Hervé Mathoux. Les anciens Verts reviendront sur les meilleurs moments de la finale et Jacques Monty chantera sa célèbre chanson « Allez les Verts ». Ce sera ensuite au tour des joueurs de 2016 d’être sur scène.
C'est l'occasion idéale pour présenter les nouveaux maillots de la saison 2016-2017. En attendant, Dominique Rocheteau joue les mannequins.
Enfin, place à quatre heures de concert avec le groupe local Doorsfall et les DJ français Feder et The Avener, nominé aux Victoires de la Musique 2016.
Entre 20 000 et 30 000 spectateurs sont attendus. Et vous, serez-vous là ?

Samedi 14 mai 2016

Pour conclure les festivités, un hommage sera rendu aux onze joueurs de la finale au stade Geoffroy-Guichard juste avant le coup d'envoi de la trente-huitième journée de Ligue 1 contre Lille.


En somme

1976 marquera l'apogée de l'épopée des Verts. Dix-sept ans après les exploits de Reims, un club français atteint la finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions. Les premiers signes du supporterisme actif naissent à Saint-Étienne. La France, derrière les stéphanois, a vécu au rythme de leurs exploits. Elle n'était plus bleue mais verte. Plus de club, de supporters nantais, marseillais ou parisien.
Mais la chance a été du côté du Bayern Munich. L'ASSE frappe par deux fois la barre transversale, d'abord sur un tir des vingt mètres de Dominique Bathenay puis sur une tête de Jacques Santini. Et par deux fois Sepp Maier était battu. L'unique but du match est venu d'un coup-franc, généreusement donné par l'arbitre et joué rapidement. Le match a penché définitivement en faveur des munichois. Les Verts ont perdu la finale mais ils peuvent être fiers de leur performance.

Le mot de la fin vient d'un vieil écossais qui s'adressant à Hervé Revelli après la finale lui dit : « vous avez gagné ce soir ».


Pour finir...

Les remerciements

Félin et Chaudron remercient numéro10, gaulois, pastore et Ercule pour leur aide précieuse.


Les sources

Sites de football : Site officiel de l'ASSE, So Foot, Foot sur 7, Poteaux Carrés, ASSE-Verts.

Sites généralistes : Ina, France 3, France Bleu, Wikipédia, L'Internaute, Monsieur Vintage, Dailymotion.

Livres, journaux et magazines : Livre « Association sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe », Le Monde, L'Equipe, France Football, But Football Club, Le Progrès, Télé-Loisirs, Sur la route des Verts, Memosport, SportsSpirit, The Vintage Football Club.

Diverses autres sources pour authentifier les informations et pour rendre le sujet le plus complet possible.


Les liens

Le staff et l'effectif en 1976

Saison 1975-1976

[06/02/20] Dispositif Roger Rocher
A l'occasion du centenaire de la naissance de Roger Rocher

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