Le
Forum Peuple Vert met en place pour la deuxième fois un dispositif exceptionnel. Il y a quarante ans, le 12 mai 1976, l'ASSE affrontait le Bayern Munich en finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions.
| Dispositif grand match A l'occasion des quarante ans de Bayern Munich - ASSE le 12/05/16 | |
Étant le tenant du titre de la Coupe d'Europe des Clubs Champions, le Bayern Munich est qualifié automatiquement pour l'édition 1975-1976 afin de pouvoir défendre son titre. Le club munichois ayant terminé dixième de Bundesliga, s'il n'avait pas remporté l'édition précédente, il n'aurait pas participé à l'édition 1975-1976.
Quant à l'ASSE, le club participe à la Coupe d'Europe des Clubs Champions 1975-1976 grâce au titre de champion de France.
L'ASSE semble être favorite pour la finale au vu des classements. Mais le Bayern Munich reste sur deux succès européens consécutifs.
La finale se jouera à Hampden Park, le mythique stade de Glasgow, qui a déjà accueilli une finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1960.
| Nom Ville Surnom
Inauguration Propriétaire Équipes résidentes
Capacité Affluence record
Particularité | Hampden Park Glasgow Glasgow-sur-Loire (par les stéphanois) 31 octobre 1903 Queen's Park FC Queen's Park FC et Équipe d'Écosse 80 000 places 149 415 spectateurs (1937) Les poteaux sont encore carrés |
L'ASSE de 1976Pour les connaisseurs, serez-vous reconnaître les joueurs ?
La réponse :En haut de gauche à droite : Jacques Santini, Christian Synaeghel, Guy Modeste, Alain Merchadier, Esad Dugalic, Oswaldo Piazza, Dominique Bathenay, Gérard Farison.
Au milieu de gauche à droite : Patrick Revelli, Dominique Rocheteau, Gérard Janvion, Ivan Curkovic, Christian Lopez, Christian Sarramagna, Pierre Repellini.
En bas de gauche à droite : Jean-Michel Larqué, Robert Herbin, Hervé Revelli.
Une affiche peu fréquenteLes affiches face au Bayern Munich en Coupe d'Europe des Clubs Champions étaient peu fréquentes. Avant 1976, il y eu seulement quatre confrontations entre ces deux équipes.
L'ASSE a des difficultés à battre le Bayern Munich. La seule victoire stéphanoise fut en 1970 en seizième de finale retour : ASSE 3-0 Bayern Munich. L'ASSE n'ira que jusqu'en huitième de finale.
Coupe d'Europe des Clubs Champions 1969-1970 : seizième de finale aller |
Bayern Munich | 2 - 0 | ASSE |
Coupe d'Europe des Clubs Champions 1969-1970 : seizième de finale retour |
ASSE | 3 - 0 | Bayern Munich |
Coupe d'Europe des Clubs Champions 1974-1975 : demi-finale aller |
ASSE | 0 - 0 | Bayern Munich |
Coupe d'Europe des Clubs Champions 1974-1975 : demi-finale retour |
Bayern Munich | 2 - 0 | ASSE |
Le parcoursL'ASSESeizième de finale aller |
KB Copenhague | 0 - 2 | ASSE |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Tous amateurs véritables, les Danois ne se font pas beaucoup d'illusions avant même de recevoir le demi-finaliste de la Coupe d'Europe. D'autant que durant l'inter-saison, ils ont perdu leur meilleur attaquant parti s'immigrer sous le ciel de Bordeaux.
Les déclarations de l'entraîneur Mario Astori qui confie : "ils jouent pour le plaisir" ne sont d'ailleurs pas de nature à leur insuffler un esprit de conquérant. Quoi qu'il en soit, les "Verts" n'ont pas l'intention de céder à la facilité.
Abordant la rencontre avec sérieux et rigueur, ils contrôlent les opérations sans se livrer exagérément, se contentant d'utiliser leur fond technique et collectif pour mettre un frein à la fougue initiale de leur adversaire emmenés par un très bon Petersen. En fait, durant toute la première mi-temps, l'ASSE joue à sa main, éprouvant son adversaire par une meilleure circulation de balle, dans le but de lui porter ensuite l'estocade.
C'est Hervé Revelli "le doyen" stéphanois et Français de la Coupe d'Europe qui va permettre à son équipe d'obtenir ce but capital à l'extérieur. Alerté par Piazza, il part avec lui à la cinquante et unième minute à l'assaut du but danois.
Aux dix-huit mètres, il lui remet le ballon dans des conditions idéales. Le tir de l'argentin est d'une puissance telle que Ovist, le gardien danois, ne peut bloquer. Patrick Revelli est en embuscade, comme souvent. De volée, il expédie sans problème le ballon dans le but. Copenhague est éprouvé mais l'ASSE n'en profite pas immédiatement comme si elle était sûre de son fait, de sa supériorité.
Elle attend vingt bonnes minutes avant de "planter" une nouvelle accélération foudroyante et décisive. Hervé Revelli est encore dans le "coup". Il effectue pour Larqué une remise superbe qui permet au capitaine stéphanois de prendre à revers la défense danoise et de terminer son action par un lob d'une grande pureté. Un merveilleux second but dans la conception et la réalisation. C'est termine. L'ASSE a pratiquement assuré sa qualification sans puiser dans ses réserves, mais en utilisant la bonne méthode, celle si couramment employée par le Bayern : "wait and see" ».
Seizième de finale retour |
ASSE | 3 - 1 | KB Copenhague |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Le match aller a rendu déjà un verdict définitif. Les dirigeants et les joueurs, sans l'avouer, pensent déjà au second tour de la compétition et le public relativement nombreux est venu assister en toute décontraction à un bon match de football, pressentant qu'il ne s'agirait pour l'ASSE que d'une simple formalité. Les premiers échanges ne le déçoivent pas. Les Danois, conscients de leur infériorité, sont venus pour limiter la "casse", et éventuellement donner une image sympathique du football danois. Ils ne ferment donc pas le jeu, ce qui favorise les desseins des Stéphanois, soucieux avant tout de présenter un bon spectacle.
Prenant le match en main dès premiers échanges, ils concrétisent dès la septième minute leur avantage initial. Rocheteau est l'exécuteur après avoir profité d'un beau travail préparatoire de Larqué et d'une remise au millimètre d'Hervé Revelli, bien sûr. Si certains Danois nourrissaient quelques ambitions, ce but les leur ôta définitivement.
L'ASSE continue ensuite à contrôler les débats. Elle le fait avec le souci du travail bien fait, et, grâce à un Piazza des grands jours, donne aux fantastiques chevauchées, le piment qui agrémente toujours un spectacle. Peu après la demi-heure, malgré des efforts physiques méritoires des Danois, Patrick Revelli profite d'une percée irrésistible de Rocheteau et d'un centre impeccable de son frère pour concrétiser une supériorité technique et collective criarde.
La mi-temps est sifflée sur ce score de 2-0 traduisant justement la domination des "verts". Trop grande supériorité nuit quelquefois, dans la mesure où elle entraîne à une certaines décontraction. Sûre d'elle, l'ASSE se démobilise un peu en début de seconde mi-temps, ce qui permet à Petersen, l'avant-centre danois, de sauver l'honneur d'un joli coup de tête. Il ne peut pas savoir à ce moment-là, qu'il sera le seul adversaire de l'ASSE à inscrire un but au stade Geoffroy-Guichard cette saison en Coupe d'Europe. Ceci dit, sentant que son équipe s'endort sur ses lauriers, Piazza s'emploie à la "dynamiter" par des raids dévastateurs, et à la 85e minute , un beau centre de Patrick Revelli est repris "à la Larqué" par le capitaine stéphanois qui jette ainsi un merveilleux éclat sur la qualification de son équipe et donne au score une physionomie plus conforme à la réalité des débats ».
Huitième de finale aller |
ASSE | 2 - 0 | Glasgow Rangers |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Quinze minutes à peine avant le coup d'envoi, les écossais s'échauffent devant 30 000 spectateurs sans concessions pour ces gaillards athlétiques qui adressent des tirs très durs à leur gardien Mac Cloy. Un centre est venu de la droite. Colin Stein est à la réception, à six mètres de son gardien. Il reprend de volée avec une violence inouïe, comme si le match était déjà commencé. Le poignet de Mac Cloy est sur la trajectoire. Le choc apparaît très dur. Le gardien écossais s'écroule presque aussitôt en se tenant le poignet. C'est le tournant d'un match qui n'a pas encore débuté car Mac Cloy sera remplacé par Kennedy dont le talent est moins affirmé, moins sûr.
Culotte noire insolite, les "verts" abordent en tout cas cette rencontre avec la détermination qu'on leur connaît au stade Geoffroy-Guichard. Bousculés, dominés, les écossais frisent la "correctionnelle" dans le premier quart d'heure. D'abord, sur un tir de Larqué qui frappe l'extérieur des filets, puis sur un autre, remarquable de Patrick Revelli qui frôle la transversale et surtout sur une reprise de Bathenay effectuée de près au milieu d'un paquet de joueurs, mais que Kennedy, allongé par terre, détourne avec une certaine chance. Les écossais alors, durcissent le jeu. L'arbitre sévit, mais ne voit pas le coup de poing de Parlane sur Piazza. Les minutes s'égrènent, la passion monte dans le stade.
Les "verts" s'énervent, jouent de façon trop aérienne. Et puis, tout à coup, c'est le déclic provoqué par l'inimitable Rocheteau. Décalé sur la gauche, l'angle vert effectue une série de dribbles, embarque deux adversaires, s'en débarrasse d'un merveilleux crochet intérieur et centre. Le ballon voltige jusqu'au second poteau. Patrick Revelli est là. L'angle est fermé mais Patrick Revelli parvient à la frapper en bout de course. Kennedy en déséquilibre est battu. C'est un but libérateur. On pense en effet que l'ASSE s'est ouvert la voie d'un plus large succès. D'autant qu'elle continue à attaquer généreusement, avec foi, confiance, talent. Ce second but, Piazza croit l'avoir marqué, d'une tête à bout portant, violente, rageuse, mais Kennedy, chanceux est sur la trajectoire. La plus belle occasion pourtant, c'est Rocheteau qui l'obtient à deux minutes de la mi-temps. Une habile déviation d'Hervé Revelli le place en position favorable à l'entrée de la surface. Il a le choix : tirer ou s'engager sur la gauche où l'adversaire est curieusement absent. Il opte pour la première solution et le ballon s'envole au-dessus de la transversale... La mi-temps survient donc sur cet avantage minime peu en rapport avec la physionomie des débats.
Pendant ces quarante-cinq minutes de la première mi-temps en effet, les écossais qui ont multiplié les manœuvres d'anti-jeu et tenté de durcir le jeu, n'ont été véritablement dangereux qu'en une seule occasion, sur une tête de Parlane bien stoppée par un Curkovic toujours concentré.
Même scénario en début de seconde mi-temps, alors que les clameurs reprennent, plus sourdes, plus effrayantes pour le champion écossais. Patrick Revelli est partout à la fois. Rocheteau multiplie les dribbles, les centres, Hervé Revelli et Larqué s'ingénient à gêner ces rudes écossais par des passes, des une-deux, des déviations rapides, instantanées. Mais il y a toujours une tête, un pied, celle Greig, celui de Stein pour repousser les assauts. À partir de la soixante-dixième minute, et après que les Rangers" aient brûlé leur dernière cartouche offensive sur une tête de Mac Donald, brillamment stoppée par Curkovic, la rencontre prend l'aspect d'un combat à sens unique. Le pressing intense des stéphanois semble aboutir en plusieurs occasions. Janvion, Farison deviennent de véritables attaquants. Et pourtant, rien ne se passe. Il reste deux minutes à jouer. Les écossais pensent tenir une défaite au goût de miel. Le public apparaît résigné. L'excellent arbitre hollandais consulte le chronomètre. Et puis tout à coups décisifs, s'en va sur la droite rageusement. Il bénéficie d'un contre favorable, s'avance, troue la défense, élimine deux adversaires d'un beau crochet intérieur et but violemment à ras de terre du coin des dix-huit mètres. Kennedy est battu. Le stade explose de soulagement et de joie. Les "verts" viennent de donner une merveilleuse leçon de volonté et de courage. Ils iront sans peur affronter l'enfer d'Ibrox Park ».
Huitième de finale retour |
Glasgow Rangers | 1 - 2 | ASSE |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Cinq novembre. Stade d'Ibrox Park en Écosse. Une pluie fine qui transperce. Une pelouse verte, souple, un public qui chante sa joie, sa confiance et Wallace, l'entraîneur des Rangers, qui a promis "l'enfer" aux joueurs stéphanois. Dans ce contexte, cet environnement exceptionnel, on craint le manque d'expérience européenne de l'ASSE qui vient la consécration, et on se souvient de la mésaventure d'une autre équipe stéphanoise dans ce même pays d'Écosse où l'on ne s'avoue jamais battu.
On craint aussi le premier fameux quart d'heure des Rangers. Et pourtant, le début de partie est favorable aux stéphanois. Groupés, solidaires, rigoureux dans le marquage, les coéquipiers de Larqué font impression par leur calme, leur extrême concentration, leur lucidité. Dès la deuxième minute, Schaer est en position de marquer en plein cœur de la défense écossaise, mais il rate son tir. Dix minutes plus tard, sur une action du même Schaer, Hervé Revelli à deux mètres des buts, voit son tir détourné in extremis par Greig... Le premier quart d'heure écossais... prévu comme dantesque pour les stéphanois n'aura pas eu lieu. Au vrai, les écossais paraissent surpris et troublés par la sérénité de leurs rivaux, leur manière collective et comprennent tout à coup que l'agressivité, la volonté, l'épreuve physique ne suffisent pas en football si elles ne s'accompagnent pas d'intelligence, de sang-froid, de maîtrise technique. Autant de qualités que Saint-Étienne, étonnant d'aisance, étale sous les yeux d'un public qui doute et ne chante plus avec autant de ferveur. Les écossais réagissent sporadiquement mais l'ASSE se comporte en véritable champion européen.
Au bout de la demi-heure, Rocheteau, prodigieux par ses dribbles, ses accélérations, ses chevauchées, emballe toute la machine stéphanoise et a l'occasion de marquer, mais Greig sauve désespérément. Contrariés dans leur poussée, contraints de courir après un ballon qui leur échappe le plus souvent, les écossais paraissent perdus, inadaptés devant un football auquel ils ne comprennent rien. Ils ont pourtant une occasion propice peu avant la mi-temps. Un formidable coup de tête de Johnstone, à la limite du hors-jeu, est détourné par Curkovic qui réalise en l'occurrence, une parade stupéfiante. C'est le tournant du match.
Dès la reprise en effet, les stéphanois, forts des enseignements de la première mi-temps, évoluent selon le même processus tactique et technique, privant l'adversaire du ballon, lui imposant un marquage strict et utilisant l'accélération. À ce jeu, Rocheteau est "époustouflant". Agressif, en embuscade, jetant par ses dribbles magiques le désarroi dans la défense adverse, il oblige les Rangers à une prudence de tous les instants. Mais irrités, épuisés, découragés par ce football français à la fois virevoltant et rigoureux, par ces adversaires qui échappent à leurs contacts, à leur emprise physique, ils cèdent le pas après un heure de jeu. Rocheteau saute sur l'occasion. Il démarre, feinte l'accélération sur l'aile, revient au centre à la hauteur des dix-huit mètres et au moment où deux écossais se précipitent sur lui, il tire sèchement, entre eux. La balle merveilleusement placée au ras du poteau, échappe au plongeon de Kennedy. C'est fini. L'ASSE est en quarts de finale de Coupe d'Europe, bien qu'il reste une demi-heure à jouer.
Dès lors en effet, l'ASSE agit à sa guise, versant même dans la démonstration.
Ce succès, la plus belle conquête stéphanoise en Coupe d'Europe, celle qui la propulse vers la consécration, les "verts" ont voulu lui donner plus de piment encore.
Une percée de soixante mètres de "l'ange vert" aux longues boucles brunes, une course échevelée, saccadée, jusqu'au cœur de la surface de réparation adverse. Et puis, cette merveilleuse "passe, de la solidarité" à Hervé Revelli qui n'a plus qu'à caresser le ballon. 2-0 à Glasgow. On n'en croit pas ses yeux. En fin de match, le but marqué par Mac Donald n'est qu'une péripétie qui n'entame en rien la performance exceptionnelle d'une équipe "verte" qui a pris une autre dimension et rejoint les grands d'Europe. La suite allait le démontrer ».
Quart de finale aller |
Dynamo Kiev | 2 - 0 | ASSE |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Le vent, le froid, la neige, un stade bien vétuste, loin de correspondre à la dimension du match, un terrain lourd que les tuyères d'avion utilisées n'ont pu totalement assécher, 40 000 spectateurs vêtus de sombre, et un millier de supporters stéphanois, venus avec un espoir farouche, enfin des lumières crues, aveuglantes, donnant à ce décor un aspect irréel, presque lugubre.
Et pendant ce temps, aux vestiaires, des stéphanois qui doutent, qui ont peur parce que la réputation de l'adversaire est énorme. Des stéphanois qui ont vécu trois jours d'impatience, sur les nerfs, dans un hôtel d'un autre âge et une ambiance, un contexte peu en rapport avec leurs habitudes, leur manière d'être et de vivre.
Bref, ils sont perturbés psychologiquement lorsqu'ils pénètrent sur la pelouse du stade de Simféropol, mais ils entendent encore les recommandations de leur entraîneur : "Soyez attentifs, agressifs mais ne vous découvrez pas..." De fait, l'ASSE débute bien cette rencontre. Son application est extrême sur un terrain mouvant et Piazza montre la voie de la détermination en stoppant virilement Burjak. Larqué enchaîne par un coup-franc mais Rudakov est sur la trajectoire. C'est ensuite Rocheteau qui crée par deux fulgurants départs en dribbles des situations délicates dans le camp soviétique mais il est stoppé impitoyablement et l'arbitre, l'excellent M. Thomas, doit intervenir. Le premier quart d'heure, celui qu'on dit périlleux pour une formation évoluant en terre étrangère, est à présent passé, sans dommage pour l'ASSE. Certes, Curkovic est intervenu deux fois sur un tir de Burjak et une percée d'Onitchenko, mais il ne s'est agi pour lui que d'affaires courantes. Dans le camp des supporters stéphanois, on respire plus librement. Et pourtant... C'est à ce moment-là que la tâche de l'ASSE devient plus difficile car les coéquipiers de Blockine appuient davantage leurs actions.
Et à la vingt et unième minute, les "verts" concèdent un premier but, de façon malheureuse sans doute mais un but quand même. Sur un corner de Matvienko, en effet, et une balle faiblement repoussée par la défense stéphanoise, Konkov, de vingt-cinq, effectue une sensationnelle reprise de volée. Curkovic est bien placé mais la hanche de Bathenay est aussi sur la trajectoire. Le ballon est détourné. C'est le but imparable. Dès lors, l'ASSE va souffrir, d'autant qu'elle ne parvient pas à tenir le ballon en milieu de terrain et commet des erreurs techniques inhabituelles. Kiev, de son côté, fait impression par sa vitesse de jeu, ses permutations incessantes, les offensives de son arrière-ailier Trochkine. Mais lorsque tout ne va pas pour le mieux sur le plan technique à l'ASSE, il lui reste toujours ses immenses qualités morales : la solidarité, l'abnégation, la volonté. C'est sur elles qu'elle s'appuie désormais pour faire face à "l'ouragan" soviétique. Un beau coup de tête d'Hervé Revelli sur un centre de Larqué rassure même les supporters stéphanois. Konkov, Vieremiejev contraignent bien Curkovic à des interventions de classe, alors que Blockine est "muselé" par un étonnant Janvion, mais les opérations se stabilisent en fin de mi-temps.
Dès la reprise, Kiev abandonne toute retenue et tente le KO. Kolotov donne un premier avertissement en obligeant Curkovic à une parade exceptionnelle et à la cinquante-quatrième minute, un coup-franc de Vieremiejev préalablement repoussé par le mur stéphanois est repris de vingt mètres par Blockine qui du tibia, expédie le ballon dans le but de Curkovic, masqué. Il reste plus qu'une demi-heure de jeu et l'ASSE apparaît en bien fâcheuse posture. 2-0 n'est pas un handicap insurmontable, mais c'est la limite qu'il convient de tenir par tous les moyens. Les "verts" s'y emploient, farouchement, avec un merveilleux esprit de solidarité et d'abnégation. Repellini, Schaer aussi. Les deux hommes sont frais. Ils apportent un sang nouveau à une équipe qui se défend "becs et ongles". Curkovic réalise des prodiges sur des tentatives puissantes, réalistes de Kolotov et Vieremiev. Et l'ASSE tient, merveilleusement de courage, se permettant même en fin de match de séjourner dans les dix-huit mètres adverses. Mais lorsque l'arbitre siffle le terme de la rencontre, l'espoir est mince dans le camp des spécialistes car Kiev a dominé son sujet avec beaucoup de talent et de maîtrise.
Les joueurs eux, pensent que tout n'est pas perdu. On connaît la fabuleuse histoire du match retour ».
Quart de finale retour |
ASSE | 3 - 0 (AP) | Dynamo Kiev |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Une ville dans un stade. Une foule énorme qui hurle sa foi, qui crie sa confiance et qui pense que les miracles ont lieu toujours trois fois, après le Bayern, après Split. Dans les vestiaires, les "verts" concentrés à l'extrême, blêmes, silencieux, entendent les clameurs. Ils savent que ce soir encore, ils pourront puiser leur douzième force dans le soutien inconditionnel de 40 000 personnes enchaînées à leur cause. Car ils sont là, certains depuis quatre ou cinq heures. Ils sont venus de partout, de Saint-Étienne, de la région, des quatre coins de France, pour gagner leur match, gagner un peu celui des "verts". C'est un spectacle qui ne s'écrit pas, car on ne peut traduire l'émotion, les "coups de cœur" aussi fortement que je les ai ressentis ce soir-là. Les premières minutes sont haletantes car on les voudrait décisives. Les Soviétiques sont pris à la gorge. La domination stéphanoise est totale, souveraine, beaucoup plus massive et spectaculaire que celle du Dynamo à Simféropol. La tension monte à chaque accélération des "verts". Les Soviétiques, froids, calculateurs, n'ont pas le temps de raisonner. Pas question de pouvoir "geler" le jeu devant le pressing incessant des "diables" verts. Piazza déchire la défense de Kiev, mais Larqué ne peut exploiter la situation. Farison, qui a "oublié" Onitchenko, pique au centre et tire dans la foulée. Rudakov concède le corner. Deux minutes plus tard, Larqué expédie un tir-canon. Rudakov ne peut bloquer mais Rejko sauve de justesse devant Hervé Revelli.
Après cette flambée initiale, l'ASSE éprouve légitimement le besoin de souffler. Rocheteau (tête), Farison (tir) sont encore dangereux mais ce sont les Soviétiques qui terminent le plus fort cette mi-temps par deux actions de l'inévitable Blockine, mais Janvion et Curkovic veillent.
Durant le repos, les spécialistes font la grimace, mais il n'est pas un spectateur pour se résoudre à l'élimination. De son côté, Herbin conseille ses hommes : "continuez, ça va passer". Le jeu reprend sur le même mode : calme soviétique, pression stéphanoise. Les minutes passent trop vite. Rocheteau, Larqué provoquent des arrêts-réflexes de Rudakov mais rien ne passe. On en arrive alors à cette fabuleuse soixante-cinquième minute qui restera historique dans les annales du club. Blockine en position de contre, a récupéré le ballon sur l'aile droite. Il "grille" Janvion, évite Lopez dernier défenseur. C'est le face à face avec Curkovic qui a réduit l'angle et attend, exceptionnellement concentré. Blockine est-il impressionné, commet-il le péché d'orgueil ? Toujours est-il qu'il hésite à frapper, à s'engager. Lopez est revenu dans un sprint désespéré. Le "ballon d'or" soviétique qui à sa gauche Onitchenko, merveilleusement bien placé, tente un ultime crochet pour éliminer Lopez. Mais le libéro stéphanois à vu le coup. Il récupère le ballon on ne sait comment et lance immédiatement sur Piazza. L'Argentin, crinière au vent, trouve Patrick Revelli qui effectue une pichenette de l'extérieur du pied en direction de son frère. Rejko est lobé. Piazza est là, mais Hervé Revelli est le plus prompt. Déporté sur la gauche, il tire avec précision. Rudakov est battu. Le stade explose, croule sous l'ovation. Une minute s'est écoulée entre l'erreur de Blockine et l'exploit d'Hervé Revelli. Une minute entre le drame et l'espoir, la minute la plus folle qu'un de cette importance ait jamais fourni. L'ASSE trouve alors son second souffle dans un stade en délire. Les Soviétiques sentent la paniques les gagner. Six minutes ont passé depuis le but de l'espoir. La balle parvient à Hervé Revelli, à la hauteur des dis-huit mètres. Rejko précédemment humilié, ne se contrôle plus. Il bouscule l'avant-centre stéphanois. C'est le coup-franc immédiatement placé pour Larqué. Le capitaine des "verts" prend son temps, puis tire brusquement. Il a vu le trou. La balle est comme téléguidée. Elle s'engouffre avec une précision diabolique au ras du poteau gauche de Rudakov. C'est comme si le tonnerre éclatait dans le stade. Tout est à refaire pour les Soviétiques. Tout recommence pour l'ASSE. Le dernier quart d'heure de ce match au "couteau", Hitchkock lui-même ne l'aurait pas désavoué. La qualification se trouve sur une lame de rasoir, prête à basculer dans l'un ou l'autre camp. Le coup de sifflet final de l'arbitre vient apporter le soulagement dans des cœurs qui battent trop vite. C'est l'inévitable prolongation. On conservera de ce temps de repos au bord de la touche des images hallucinantes. Les stéphanois, couchés, assis, le visage dans les mains, les yeux cernés, paraissent au bout des limites de la résistance humaine. Et pourtant, ils vont repartir au combat, alors que Santini a remplacé Larqué blessé. À coups de souffrance, de douleur, de sueur, ils tiennent tête dans un premier aux assauts des Soviétiques soudain revigorés. Rocheteau demande à sortir, Herbin ne l'entend pas. On assiste à la "dramatique" la plus palpitante de l'année. Piazza, la "bête", tombe à son tour, victime de crampes. Mais la foule l'aide à se relever. Curkovic sort le grand jeu sur un tir de Matvienko. Fin de la première prolongation. Le chemin de croix continue.
Et c'est la cent douzième minute. Santini, sur l'aile droite, réalise un petit chef-d’œuvre technique, évite Konkov, attire deux défenseurs et glisse le ballon entre eux à Patrick Revelli. Le parcours de l'indomptable Patrick Revelli est extraordinaire de détermination. Il éliminé Trochkine d'un dribble long mais la balle paraît sortir. Il la redresse dans un effort désespéré et centre. Hervé Revelli s'est précipité, attirant à lui deux défenseurs. Rocheteau est seul au point de pénalty, reprise instantanée de l'intérieur du pied droit. Le ballon file. Les filets tremblent. La folie dans les tribunes, les cœurs qui chavirent.
Il reste huit minutes à jouer, angoissantes, éprouvantes. On ne sait qu'elle miracle d'énergie permettra aux stéphanois d'éloigner le ballon, chaque fois et toujours, jusqu'à ce que M. Gonella délivre les poitrines, soulage les membres. L'ASSE vient de repousser les limites du possible. Le monstre soviétique est abattu et il ne comprend pas. Split non plus n'avait pas compris ».
Demi-finale aller |
ASSE | 1 - 0 | PSV Eindhoven |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Les Bataves du PSV entourés de leur cortège de mystères, avec une réputation internationale encore mal établie, porteurs de la lourde succession du grand Ajax, ont pénétré sur la pelouse du stade Geoffroy-Guichard. Le public qui établira ce soir-là tous les records d'affluence et de recettes de l'ASSE, siffle comme à l'habitude ces grands gaillards venus du Nord. Mais ils paraissent tout à fait imperméables aux cris, aux clameurs, à la passion qui déferlent des tribunes sur la pelouse.
Le public est fidèle à ce grand rendez-vous, les joueurs stéphanois allaient l'être également. Ils abordent ce match comme ils le font dans les grandes circonstances avec rigueur, sérieux, détermination, à un rythme éprouvant pour l'adversaire. Bathenay ouvre le "ban" à la troisième minute en expédiant un tir puissant. Larqué l'imite sur coup-franc, réglant la hausse en quelque sorte. Bousculé, contraint à la défensive, le PSV justifie néanmoins sa réputation d'équipe solidaire, athlétique. Après la dixième minute, la poussée stéphanoise se fait plus intense, les mouvements sont variés, intelligents. Sur le plan technique, les "verts" disputent l'une de leurs meilleures parties européennes.
Le PSV alors se désunit un peu et a recours à des "trucs" pour neutraliser son adversaire et annihiler ses attaques qui arrivent comme un déferlement. Rocheteau n'est pas épargné et à la quinzième minute, un nouveau "fauchage" de Deykers sur l'"ange vert" provoque un coup-franc à vingt-cinq mètres des buts hollandais. Le public réclame Larqué. Il vient, se concentre longuement mais c'est Hervé Revelli qui s'élance. Manœuvre de diversion de nature à déplacer le "mur" car Larqué l'a suivi. Son tir claque comme un coup de fouet. Une frappe admirable, d'une pureté exceptionnelle, d'une précision diabolique.
Suivant une trajectoire insensée, le ballon pénètre au ras du poteau gauche du merveilleux Van Beveren qui ne peut qu'effleurer la balle du bout des doigts. Larqué vient de réussir le coup de Kiev mais il ne sait pas à cet instant précis qu'il vient de qualifier son équipe pour la finale de la Coupe d'Europe.
Le stade "bouillonne" et l'ASSE reprend sa course de son allure conquérante. C'est alors que Van Beveren fait étalage de ses dons prodigieux. Pris à contre-pied sur un tir de Synaeghel dévié par Stevens, il parvient par un saut de carpe à maîtriser le ballon. À la trente-sixième minute encore, après un très bon une-deux des frères Revelli, il a un arrêt-réflexe stupéfiant pour repousser le tir de Patrick Revelli à bout portant.
En fin de mi-temps pourtant, le PSV, bloc homogène à la fois solide et mobile, donne certaines inquiétudes à la défense stéphanoise et le frisson au public. Curkovic doit intervenir sur un tir de Deykers et Larqué dépossède Van de Kerkhof du ballon alors qu'il est en position de marqué après un contre favorable. Une fin de mi-temps pénible pour les "verts", sorte de préfiguration de la seconde période.
Le PSV est en effet sorti de sa coquille dès la reprise du match. Bénéficiant d'une certaine baisse de régime des stéphanois émoussés par leurs généreux efforts de la première mi-temps, ils les privent de ballon et se font menaçants. Curkovic devient alors l'homme de la situation. Çà ne lui est pas arrivé depuis longtemps au stade Geoffroy-Guichard. Par deux fois en cinq minutes, il sauve son camp sur des actions des frères Van de Kerkhof. On voit Kees Rijvers, revenu sur le théâtre de ses exploits, encourager les siens à aller plus loin à se montrer plus incisifs. Et puis, peu à peu, l'ASSE s'organise. Ce n'est pas le Saint-Étienne flambant de la première mi-temps mais un Saint-Étienne qui lutte pied à pied, avec opiniâtreté pour préserver son acquit. C'est lui qui finalement se crée dans un jeu de contres habituel au stade Geoffroy-Guichard les meilleures occasions de conclure. Un tir de Rocheteau consécutif à un très bon travail de Patrick Revelli, frôle le montant des buts de Van Beveren. Puis une spectaculaire envolée du même Patrick Revelli, suivie d'une subtile déviation de son frère, placent Jean-Michel Larqué qui arrive en bolide dans une position de tir pratiquement idéale pour lui. La frappe du capitaine stéphanois est violente mais hélas mal cadrée. C'est la dernière occasion d'aggraver le score qui s'envole, mais ce 1-0 n'est pas une injustice tant le PSV a montré de qualités à tous les niveaux de jeu. Aussi le public qui quitte le stade ne paraît-il pas très confiant pour le match retour. Les joueurs stéphanois, eux, savent qu'ils ont préservé l'essentiel en évitant de se faire marquer un but. La suite leur donnera raison ».
Demi-finale retour |
PSV Eindhoven | 0 - 0 | ASSE |
Le match décrit par l'auteur du livre « Association Sportive Saint-Étienne vice-champion d'Europe » :
« Les Hollandais, qui ont pris l'habitude de "dévorer" quiconque se présente sur leur terrain mascotte d'Eindhoven, le grand Ajax en a conservé un souvenir cuisant en championnat, sont particulièrement confiants avant le venue de Saint-Étienne et ne pensent pas qu'ils puissent être contrariés dans leurs ambitions. Dans les rues, les supporters du PSV goguenards, arrogants, nous accostent et nous montrent main ouverte : PSV 3-0 Saint-Étienne. Les partisans français qui font grand tapage se contentent de hausser les épaules, mais ils ne sont pas très rassurés. Ils le font moins encore après cinq minutes de jeu sur la pelouse du stade Philips, véritable arène du football. Pendant ce laps de temps, en effet, Curkovic, magistral, a déjà sauvé trois fois son camp sur un tir de loin de Van de Kerkhof qu'il détourne en corner, puis sur une superbe tête d'Edstroem, véritable tour de contrôle, et enfin sur un nouveau tir de Van de Kuylen. La suprématie des Hollandais est complète, totale et on s'attend à l'égalisation sur l'ensemble des deux matchs. Et pourtant, rien ne vient. Mieux l'ASSE prend confiance, assurance, remonte le courant, s'organise, joue groupée, et vient poser des "bande-rilles" dans le camp hollandais par Synaeghel, Patrick Revelli puis Larqué.
C'est le Saint-Étienne de Glasgow qui commence son récital. Ne s'affolant jamais, pensant le jeu à la perfection, utilisant très adroitement le piège du hors-jeu, l'ASSE s'oppose avec intelligence aux assauts désordonnés, impétueux des joueurs de Rijvers. Surpris, gêné en effet par la puissance collective des "verts", le PSV ne sait plus très bien comment agir. Attaquer bien sûr, mais défendre aussi car Rocheteau, sur talonnade de Hervé Revelli, vient de placer un tir fulgurant juste à côté du montant.
La maîtrise technique des stéphanois fait merveille. Curkovic est royal et Rocheteau, par ses percées rageuses, saccadées, balle rivée au pied, constitue un danger permanent pour la défense hollandaise. Mobilisant constamment deux arrières dont Deykers redoutable contre-attaquant, il ne permet pas au PSV de s'exprimer avec son aisance habituel dans le jeu d'attaque. Juste avant la mi-temps, Edstroem très en vue par ses prodigieux coups de tête et ses remises dangereuses, est touché au visage. Il ne reviendra pas sur le terrain après la pause. De son côté, Patrick Revelli expédie un tir formidable qui prend le chemin de la lucarne. L'excellent Van Beveren se détend en deux fois et détourne miraculeusement la balle. 0-0 à la mi-temps, c'est la moitié du chemin vers la finale, mais on se doute que le PSV n'a pas l'intention d'abdiquer si rapidement. Il attaque massivement au début de la seconde période. Et puis, tout à coup, c'est l'éclair. Sur un contre à la quarante-neuvième minute, Hervé Revelli servi par Larqué à la limite du hors-jeu, voit Rocheteau qui s'engage. Il centre intelligemment et "l'ange vert" marque de près. Hélas ! La joie des supporters et des joueurs est de courte durée car l'arbitre de touche a vu Rocheteau en position de hors-jeu, ce qui n'est pas l'avis de tout le monde. Après cet exploit mal payé, Rocheteau blessé, sort et Sarramagna rentre. Ce double coup du sort peut être de nature à traumatiser l'ASSE. Elle y puise des ressources nouvelles. Dès lors, c'est un véritable "corps à corps" qui va se jouer sur ce terrain d'Eindhoven où les minutes paraissent plus longues que des siècles. La ligne des 18m constitue la barrière à ne pas franchir. Piazza, tel un démon, joue de l'épaule, Lopez jaillit, Farison surgit, Janvion court plus vite que René Van de Kerkov, l'épouvantail. Ils paraissent ainsi, ces stéphanois admirables d'abnégation et de solidarité, jusqu'à dix minutes du coup de sifflet final. La qualification est au bout, épuisés mais debout, les "verts" le savent et Curkovic en particulier. Son regard doux à ce soir l'éclat dur de l'acier. Il se dresse, hurle, repousse, sort, cueille la balle, plonge, boxe au-dessus des têtes. On a l'impression qu'en ce soir de triomphe, Yvan Curkovic le terrible est invulnérable.
La fin de partie est épique, pathétique. Les Hollandais se ruent littéralement à l'assaut du camp stéphanois. Trois minutes, deux minutes, une minute à jouer. Dalqvist a hérité de la balle à quelques mètres du but de Curkovic, près du poteau droit. Il tire. On frémit. Dans un suprême effort, venu d'on ne sait où, Yvan Curkovic stoppe le ballon. C'est le dernier exploit du merveilleux gardien stéphanois avant le coup de sifflet final de M. Taylor.
Les "verts" ivres de joie, s'en vont saluer leurs supporters. Dix-sept ans après Reims, ils sont en finale de la Coupe d'Europe des clubs. Leur secret : une extraordinaire abnégation, vertu qui les distingue encore et toujours des grands d'Europe ».
Le Bayern MunichSeizième de finale aller |
Jeunesse Esch | 0 - 5 | Bayern Munich |
Seizième de finale retour |
Bayern Munich | 3 - 1 | Jeunesse Esch |
Huitième de finale aller |
Malmö | 1 - 0 | Bayern Munich |
Huitième de finale retour |
Bayern Munich | 2 - 0 | Malmö |
Quart de finale aller |
Benfica | 0 - 0 | Bayern Munich |
Quart de finale retour |
Bayern Munich | 5 - 1 | Benfica |
Demi-finale aller |
Real Madrid | 1 - 1 | Bayern Munich |
Demi-finale retour |
Bayern Munich | 2 - 0 | Real Madrid |
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