| Nom Surnom Adresse Ville Construction Inauguration Tribunes
Capacité | Stade Geoffroy-Guichard Le Chaudron 14 rue Paul et Pierre Guichard Saint-Étienne 1930-1931 13 septembre 1931 Officielle : Pierre Faurand et Roger Rocher Latérale : Henri Point Sud : Jean Snella Nord : Charles Paret 41 677 places |
Le stade Geoffroy-Guichard, surnommé « le Chaudron » est situé au nord de la ville dans le quartier du Marais.
A l'origine, il s'agit d'un vaste terrain de 40 000 m² acheté par Geoffroy Guichard, fondateur des magasins Casino, qui désire un stade pour son équipe. Il est inauguré en 1931 et comprend une piste d'athlétisme et une tribune principale de 1 000 places. Au fur et à mesure des succès de l'ASSE, il est agrandi et adapté pour atteindre aujourd'hui 41 677 places.
Qui sont Geoffroy, Paul et Pierre Guichard ?Ils ont été très importants dans l'histoire du club.
En hommage à ce qu'ils ont accompli, le stade porte le nom de « Geoffroy-Guichard ». Il est situé dans une rue portant le nom de « Paul et Pierre Guichard ».
La présentation de Geoffroy GuichardSon buste à l'accueil du stade
Geoffroy Guichard
Geoffroy Guichard est un entrepreneur français, né à Feurs le 21 juillet 1867 et décédé à Paris le 28 avril 1940.
Il a huit enfants avec sa femme Antonia Guichard :
- Clémence : née le 10 juillet 1890 et décédée le même jour ;
- Jean Marie Clément dit Mario : né le 16 juin 1891 et décédé le 15 août 1976 à l'âge de 85 ans ;
- Jean Claude Catherin : né le 1er mai 1892 et décédé le 9 août 1961 à l'âge de 69 ans ;
- Georges : né le 27 avril 1894 et décédé le 11 janvier 1971 à l'âge de 76 ans ;
- Clémence Claudine : née le 23 octobre 1897 et décédée le 18 mars 1984 à l'âge de 86 ans ;
- Paul François : né le 18 avril 1900 et décédé le 4 mars 1982 à l'âge de 81 ans ;
- Pierre : né le 8 janvier 1906 et décédé le 19 juin 1988 à l'âge de 82 ans ;
- Colette : née le 24 mars 1914 et décédée le 7 août 2001 à l'âge de 87 ans.
1892Geoffroy Guichard et le cousin de sa femme, Paul Perrachon, fondent sous le nom des « Établissements Guichard-Perrachon » une épicerie située dans un ancien casino, rue des Jardins (renommée depuis rue Michel Rondet), à Saint-Étienne. Antonia Guichard, femme de Geoffroy, travaille dans l'épicerie. Le couple Guichard vit dans le même bâtiment : les fenêtres de leur appartement, surnommé « le sénat » par leur personnel, donnent à l'intérieur du magasin.
1898A la suite du succès du concept, Geoffroy Guichard ouvre une première succursale, à Veauche, au 26 Avenue Irénée Laurent, sous le nom de « Casino ». L'enseigne « Casino » est fondée, conservant ainsi la mémoire des locaux de la première épicerie.
Aujourd'hui encore, les locaux situés à Veauche abritent un magasin Casino. Il s'agit d'un « Petit Casino ».
1901Geoffroy Guichard lance la première marque de distributeur française, la marque « Casino ».
1904Alors que les lois sur les retraites ouvrières sont en préparations, Geoffroy Guichard crée la caisse de prévoyance et d'assurance décès pour les gérants et les salariés de Casino qui devient l'année suivante la « Société de Secours Mutuels des Établissements Guichard et Perrachon ».
1910La société « Cités jardins », spécialisée dans la construction et la location d'habitations ouvrières, voit le jour.
1919Geoffroy Guichard crée l'« Amicale des employés de la Société des magasins Casino », l'ASC, qui deviendra plus tard l'« Association Sportive de Saint-Étienne ». Le stade de l'ASSE, construit sur un terrain alors propriété des établissements Casino, portera le nom de « Geoffroy-Guichard », le patriarche de la famille, par qui tout a commencé.
1923Geoffroy Guichard est promu Officier de la Légion d'honneur.
1929Âgé de 63 ans, Geoffroy Guichard quitte la société et la transmet à ses enfants. Le groupe compte près de 2 000 employés, 20 usines de production, 9 entrepôts, 998 succursales et 505 concessions.
1939On compte pas moins de 1 670 succursales.
28 avril 1940Geoffroy Guichard s'éteint à Paris à l'âge de 73 ans. Il repose dans le massif tombeau familial, à Feurs, sa ville natale.
Tombeau familial
Nom de Geoffroy Guichard sur le tombeau
Le groupe Casino compte aujourd'hui 12 000 magasins dans le monde entier, employant 330 000 collaborateurs. Le chiffre d'affaires s'élève à 45 milliards d'euros par an. C'est un des principaux groupes français actuels de grande distribution.
La présentation de Paul GuichardPaul Guichard est associé-gérant de l'entreprise Casino à partir de 1924, né à Saint-Étienne le 18 avril 1900 et décédé à La Fouillouse le 4 mars 1982.
Sixième des huit enfants de Geoffroy Guichard, il épouse à La Fouillouse le 17 juillet 1924, Marie-Noële Primat, fille de Jean-Antoine et petite fille d'Antoine Primat. Il grandit dans l'ambiance feutrée d'une famille aisée qui recueille les bénéfices d'une ascension florissante.
La présentation de Pierre GuichardPierre Guichard est associé-gérant de l'entreprise Casino à partir de 1934, né à Saint-Étienne le 8 janvier 1906 et décédé à Feurs le 19 juin 1988.
Il a six enfants, parmi lesquels, Agnès qui épouse à Saint-Étienne le 3 novembre 1965 Claude Verney-Carron, descendant d'un autre Claude Verney-Carron qui crée en 1820 l'entreprise Verney-Carron, fabricant français d'armes de chasse, aujourd'hui leader dans ce domaine.
Pierre Guichard est inhumé dans le tombeau familial.
Septième des huit enfants de Geoffroy Guichard, il grandit dans l'ambiance feutrée d'une famille aisée qui recueille les bénéfices d'une ascension florissante. Il est envoyé en Normandie pour y passer son baccalauréat. Il y apprend également les vertus du sport dans lequel il excelle, notamment en athlétisme et plus particulièrement sur le 1 500 mètres, où il obtient une brillante deuxième place au championnat de France scolaire.
1923A dix-sept ans, le voilà de retour auprès de son père qui entreprend aussitôt de lui apprendre les ficelles du métier. Il débute donc comme simple vendeur dans le plus ancien magasin de la société. Très vite, il s'impose.
1924Au retour de son service militaire qui ne dure qu'un an (privilège accordée en raison de la participation de trois de ses grands frères à la Première Guerre Mondiale), il s'implique dans l'Amicale des employés de la Société des magasins Casino.
1927Encouragé par son père qui pense que cette initiative mettra en avant ses qualités de dirigeant, Pierre Guichard accepte le poste de président qui lui est proposé par les cadres de l'entreprise. Il crée un journal « Nos sports » qui commente tous les résultats des différentes équipes qu'il encadre (athlétisme, football puis basket) et surtout il veut donner à son association une dimension supplémentaire. A cet effet, il favorise les rapprochements avec d'autres clubs existants comme le Stade Forézien Universitaire (SFU) et son équipe de rugby avec lequel il fusionne.
Même si cette association ne dure que trois ans, elle est le point de départ d'une ambition nouvelle qui l'incite à agrandir ses installations sportives et qui mèneront à la construction puis à l'inauguration en grandes pompes du stade Geoffroy-Guichard le 13 septembre 1931. Comme il le dévoile dans son discours devant un parterre de personnalités, Pierre Guichard « fera tout pour que Saint-Étienne puisse dans le monde sportif s'affirmer et se montrer digne de la renommée qu'elle s'est créée dans d'autres branches d'activité ».
Bien vite, le football devient l'élément moteur de l'association et justement depuis 1932, le football professionnel a fait son apparition en France. Pierre Guichard veut tenter l'aventure pour en finir avec cet amateurisme « marron » dont il avait fini par contourner les règles en payant en sous-main les bons joueurs qu'il voulait enrôler. Or certains d'entre-eux n'hésitent pas à quelques minutes du coup d'envoi à faire du chantage à la prime contre lequel président n'a aucun moyen de lutter.
1933C'est chose faite après bien des péripéties qui voit donc la création de l'Association Sportive de Saint-Étienne qui est engagée dans la Division 2. Le président se jette à corps et à fonds perdu dans la bataille pour un objectif unique : la montée en Division 1. A cette époque, l'équipe est surnommée « le club des millionnaires ». Les moyens de Casino permettent ainsi d'attirer de bons éléments.
1950L'ASSE traverse une période délicate. Les caisses sont vides. A la demande du maire de Saint-Étienne, Alexandre de Fraissinette, Pierre Guichard accepte de reprendre les commandes du navire tout en s'assurant l'aide des collectivités locales qui accordent une subvention exceptionnelle de l'ordre de trois millions d'anciens francs (4 560 euros) car Casino ne peut plus assumer seul les finances d'une équipe qui évolue en Division 1. C'est le début d'une collaboration étroite entre les pouvoirs publics et le club sans laquelle il n'aurait certainement pas connu le palmarès qui est le sien.
20 juillet 1950De retour aux affaires, le Président s'aperçoit bien vite qu'il est urgent de réorganiser les structures administratives et sportives de fond en comble afin de répondre aux exigences du football d'élite. A cet effet, il engage plusieurs hommes providentiels à des postes clés comme Charles Paret, organisateur né, capable de gérer tous les aspects administratifs que suscite le haut niveau. Autre décision lourde de conséquence : il confie la direction de l'équipe fanion à Jean Snella qui va révolutionner le football stéphanois.
1952Ainsi paré, l'ASSE peut repartir de l'avant et c'est avec le sentiment du devoir accompli qu'il peut céder son fauteuil à Pierre Faurand.
5 juin 1959L'embellie est de courte durée. Pierre Guichard est de nouveau sollicité lorsque Pierre Faurand doit quitter ses fonctions des suites d'une jaunisse.
Il retrouve son poste avec cette fois-ci une seule idée en tête : trouver rapidement un successeur d'envergure. Cet homme providentiel, il l'a remarqué au sein de son comité directeur. Il s'agit de Roger Rocher dont il préfère les compétences à celles de son concurrent, Alex Fontanilles, pourtant le favori logique.
17 avril 1961Lorsque Rocher est élu à la tête de l'ASSE, il peut passer définitivement la main et du haut de son poste de président d'honneur, il conserve un regard bienveillant en prodiguant tantôt des paroles de réconfort ou de félicitations lorsque cela s'avère nécessaire démontrant par la même qu'il est parfaitement tenu au courant de la situation sur son club de toujours.
1988Il s'éteint laissant derrière lui l'image d'un homme discret qui a su donner à l'ASSE une identité basée sur les notions de travail, d'abnégation, de passion et de dignité. Celles que lui avait inculqués son père et qu'il a tenu par-dessus tout à transmettre dans toutes les activités dont il a eu la charge.
L'histoire19 mai 1930Geoffroy Guichard, fondateur des magasins Casino et à l'origine de la création de l'AS Saint-Étienne, achète un terrain de 40 000 m² à la duchesse de Broglie, fille du baron de Rochetaillée sur le site de l'Étivalière. Le terrain servait auparavant de dépôts à détritus pour la ville.
10 août 1930Afin de récolter des fonds pour la construction du stade, la société « Les Amis du sport » est créée par Pierre Guichard. Né en 1906, il est le sixième des sept enfants de Geoffroy Guichard.
La société décide de donner le nom de « Geoffroy-Guichard » à la future enceinte. Elle récolte près de 600 000 francs en une dizaine de jours afin de financer la tribune.
Septembre 1930La construction du stade débute, sur les plans des architectes stéphanois Thierry Meyer et Michael Saidoun. Elle est confiée à la société de construction parisienne qui a fait naître le stade olympique de Colombes. L'emplacement est marécageux et les premiers travaux consistent à niveler l'espace afin d'avoir un sol imperméable. Près de 11 000 m
3 sont étalés pour former une couche de 30 centimètres.
Comme le veut la tradition à l'époque, le stade a vocation à être omnisports : il est composé d'un terrain de 100 mètres sur 66 encerclé par une piste d'athlétisme de 400 mètres de long et 6 mètres de large ainsi que d'une tribune de 1 000 places. A côté, sont érigés un terrain de basket et un autre de volley. Sous la tribune principale, on trouve les vestiaires, douches et bureaux. Deux buttes en terre situées derrière les buts servent de tribunes supplémentaires. Le stade peut alors accueillir 10 000 personnes.
Stade en 1931
13 septembre 1931L'inauguration du stade a lieu à l'occasion du match contre l'AS Cannes, demi-finaliste de la Coupe de France. Le match se solde par une défaite. Le programme des festivités comprend également de l'athlétisme avec une course de relais, des concours de saut et lancer. La journée se termine par un match de rugby à XV entre l'Association sportive Montferrandaise et le Stade Forezien Universitaire-Association Sportive Stéphanoise (SFU-ASS) (créé par Pierre Guichard également qui veut que son établissement dispose d'équipes collectives de haut niveau en basket, football et rugby.
17 septembre 1933L'ASSE y dispute son premier match professionnel face au FAC Nice. Il se solde par une victoire 3-2, et les Verts remporteront cette première saison leurs huit matchs de championnat à domicile. Ils n'échoueront qu'en barrage pour la montée en division 1.
1936Derrière chaque but, des buttes en terre sont aménagées pour créer les tribunes « populaires ».
Stade en 1938
1938Construction d'une deuxième tribune latérale, qui deviendra la tribune Henri Point. La capacité du stade est alors de 15 000 spectateurs.
1956La piste d'athlétisme est supprimée afin d'augmenter la capacité des tribunes. Le public se rapproche de plus en plus des joueurs : on commence à parler d'un stade « à l'anglaise ».
Stade en 1957
1957Les gradins assis sont restructurés en position « debout ». La capacité du stade monte à 30 000 spectateurs, alors que sur le terrain l'ASSE remporte son premier titre de champion de France.
Mais tous ces travaux ont un coût que ne peut plus supporter la famille Guichard. Elle cède les installations à la Société Immobilière du stade Geoffroy-Guichard.
Octobre 1965L'éclairage est installé avec quatre pylônes culminant à soixante mètres de hauteur. Ceux-ci assurent un éclairage de 635 lux au sol et perdureront jusqu'à la coupe du monde de 1998.
17 septembre 1968La ville se porte acquéreuse du stade auprès de la Société Immobilière du stade Geoffroy-Guichard.
La ville loue les installations à l'ASSE pour 1 franc symbolique pour une durée de trente ans. En contre-partie, la ville s'engage à effectuer des travaux de modernisation et d'agrandissement.
Les deux tribunes populaires derrière les buts sont couvertes. La tribune principale Henri Point est reconstruite (elle gardera son aspect jusqu'en 1997 et les travaux pour la coupe du monde). Le stade compte alors 39 570 places. Le lendemain, l'ASSE reçoit les Écossais du Celtic Glasgow en coupe des clubs champions. Les Verts l'emportent 2-0 (mais sont éliminés suite à une défaite 0-4 au match retour).
30 janvier 1969Inauguration de la tribune principale Henri Point.
Stade en 1972
1972Le club continue à se structurer et le président Roger Rocher fait construire un bâtiment administratif et sportif sous la tribune. Le but est inspiré des grands clubs européens : asseoir le club dans ses meubles. Ce bâtiment comprend un salon d'honneur et une salle de conférence.
Les vestiaires sont refaits et accueillent désormais un cabinet médical et une salle de rééducation moderne.
1974Des locaux techniques ainsi que ceux de la section amateur sont aménagés sous la tribune Henri Point.
L'ambiance qui se dégage de se stade « à l'anglaise » lui vaut le surnom de « chaudron » par la presse locale depuis 1974 et un match contre Hajduk Split. Le terme de « volcan » était autrefois utilisé.
1976Les vestiaires sont de nouveau modernisés.
1977Construction d'un terrain couvert annexe.
1979Les tribunes derrière les buts construites par des buttes en terre sont reconstruites en partie avec des gradins en béton. Une accentuation de la pente permet de gagner 3 000 places.
Décembre 1982-février 1984 1994La même technique est utilisée pour la tribune Henri Point qui reçoit 2 000 places supplémentaires et un toit maintenu par quatre poteaux. Ces travaux suppriment les anciens pylônes qui servaient à l'éclairage pour l'intégrer directement dans le toit des tribunes. Ces toits, en Henri Point et Pierre Faurand, sont surmontés de structures métalliques. La tribune Pierre Faurand est réorganisée avec 4 escaliers structurants qui facilitent la circulation. Tous ces travaux ont permis de supprimer les poteaux qui gênaient la visibilité des spectateurs.
Mai 1996-19981er janvier 2001Le stade est maintenant géré par Saint-Étienne Métropole tout en restant la propriété de la ville.
Février 2006Le siège ainsi que les services administratifs sont transférés à
L'Étrat.
Été 2007Juin 2011-septembre 2015Mi 2016Dans un souci de développement sportif, d'image, de fidélisation ou d'acquisition de fans, outre la sécurité relativement grande pour tous les clubs, l'ASSE veut avoir le bénéfice plein et entier et sans contrainte du Chaudron. Le but du club est de racheter le stade.
Roland Romeyer et Bernard Caïazzo en font une priorité. Leurs motivations : des taux d'intérêt avantageux pour négocier un emprunt et financer l'opération, récupérer l'intégralité des recettes liées aux événements organisées dans l'enceinte (estimées à onze millions d'euros, avec 26 112 spectateurs de moyenne durant l'année 2016 et un ticket moyen à vingt-six euros) et se débarrasser d'une location expansive. Bernard Caïazzo résume, en une phrase, les raisons qui poussent l'ASSE à racheter le stade : « il n'y a pas d'exemple de club européen de haut niveau qui ne possède pas son stade ».
« Le loyer pour Geoffroy-Guichard s'élève à 1,4 millions d'euros, mais il ne s'agit que du fixe. A cela, il convient d'ajouter le variable, la location du musée, des espaces privatifs. Soit 2,342 millions d'euros », précise Roland Romeyer.
Début 2017Les dirigeants des Verts font face à des propriétaires réticents. Les premières négociations devaient avoir lieu le 13 mars, elles ont finalement été reportées (le deuxième report en un mois). En attendant que les deux parties entrent en négociation, une vente sèche semble peu probable. Ce rachat s'inscrit dans la continuité des dernières acquisitions du club. La boutique officielle et le Centre sportif Robert-Herbin lui appartiennent déjà. Ne reste plus que le stade, propriété collective depuis plus de soixante ans.
Gaël Perdriau, président de Saint-Étienne Métropole et maire de la ville, souhaite vendre le stade pour deux cent cinquante millions d'euros mais il admet qu'à partir de deux cents millions d'euros il « ne pourrait pas balayer la proposition d'un revers de la main » d'après L'Équipe.
Roland Romeyer, qui espérait racheter le stade pour un euro symbolique, déclare : « ce ne sera jamais les deux cent cinquante millions d'euros évoqués par Gaël Perdriau, ce n'est pas sérieux. Il y a eu soixante-quinze millions d'euros de travaux et il y a le prix du foncier. (...) Comme cela s'est passé pour notre centre de formation, c'est l'expertise menée par France Domaines qui déterminera le prix. (...) Auparavant, nous étions locataires de notre centre de formation à L'Étrat appartenant à Saint-Étienne Métropole qui n'avait pas les moyens d'investir pour l'améliorer, ce que nous avons pu faire, nous, pour 3,8 millions d'euros. Pour le stade, c'est la même chose. Nous investirons pour l'améliorer. Il sera à notre disposition sept jours sur sept au lieu de quarante-huit heures aujourd'hui pour les seuls matchs. (...) C'est un marché gagnant-gagnant. Le produit de la vente permettra de réduire l'endettement de la ville, d'épargner sur l'entretien du stade et donc de réduire les impôts des stéphanois ou les employer à autre chose ».
Roland Romeyer envisage un emprunt sur trente ou quarante ans, garanti par les collectivités dans le cadre de la loi Braillard.
7 avril 2017Une première réunion entre les élus de la ville et les dirigeants de l'ASSE a lieu concernant l'avenir de Geoffroy-Guichard et une possible vente du Chaudron au club. Après les échanges très musclés de ces dernières semaines, Gaël Perdriau et Roland Romeyer calment le jeu, bien conscient que les invectives à distance ne servent à rien et qu'il est surtout urgent de discuter.
D'après le journal Le Progrès, cette première rencontre a été plutôt cordiale, notamment parce qu'il faut déjà régler un problème urgent, à savoir que la convention que lie l'ASSE et la métropole s'achève au 31 décembre. Donc sans accord, les Verts n'auraient plus de stade en 2018. Bien évidemment ce scénario n'aura jamais lieu et le contrat sera prolongé mais d'une seule année en attendant la suite. Interrogé sur ce rendez-vous, Roland Romeyer ne veut plus d'un bras de fer avec Gaël Perdriau, mais souhaite le convaincre de l'utilité de vendre le Chaudron aux Verts. « On va fournir des détails, présenter un dossier plus complet, donner des explications pour continuer à parler (...) Cette réunion a été conviviale, constructive, dans laquelle chacun a donné son point de vue. Nous, on veut que la ville, le club, les stéphanois, tous soient gagnants dans le projet », confie Roland Romeyer, toujours aussi convaincu que la vente de Geoffroy-Guichard est la seule solution.
12 décembre 2017Après une réunion de travail tenue à l'Hôtel de Ville, l'ASSE et Saint-Étienne Métropole publient chacun un communiqué annonçant avoir convenu de prolonger la convention actuelle qui les lient depuis des années sur la gestion du stade Geoffroy-Guichard jusqu'au 30 juin 2018, afin de « finaliser les éléments constitués de la future convention qui prendrait effet le 1er juillet 2018 ». « Nous nous félicitons de cette réunion constructive où nous avons pu aborder tous les sujets et avancer sur de nombreux dossiers », expliquent Roland Romeyer et Gaël Perdriau, sans en dire plus. Les deux parties ont décidé d'une conférence de presse le 8 février prochain.
Depuis quelques mois, par communications interposées, parfois virulentes, Roland Romeyer et Gaël Perdriau se renvoyaient la balle sur la gestion de l'équipement.
Janvier 2018Le Conseil de développement de Saint-Étienne Métropole, missionné par le président de Saint-Étienne Métropole, montre que la vente et le bail emphytéotique de l'enceinte ne sont pas les solutions appropriées. Il prône pour une formule de longue durée dans laquelle le club aurait une maîtrise totale du stade tout en apportant des garanties à la collectivité.
L'idée d'un rachat ou d'un bail emphytéotique (sur très long terme avec jouissance exclusive et entière du bien) est écartée par la municipalité stéphanoise. Cependant, les discussions se poursuivent.
Février 2018Les deux parties tombent d'accord sur une location longue durée à loyer modéré. La nouvelle convention prendra effet au 1er juillet pour une durée de douze ans. Elle prévoit une mise à disposition totale et exclusive de l'équipement au bénéfice du club, qui pourra ainsi l'exploiter comme bon lui semble. La métropole, quant à elle, conserve la gestion du stade, à savoir la sécurité et l'entretien.
Le montant du loyer reste confidentiel jusqu'au vote en assemblée plénière de Saint-Étienne Métropole, mais il est qualifié de « cohérent » par les deux parties. Il sera composé, comme actuellement, d'une partie fixe et d'une partie variable en fonction du chiffre d'affaires. Il prendra en compte le maintien du personnel de la métropole dédié à l'entretien et l'exploitation du stade.
Saint-Étienne Métropole garde la possibilité de récupérer l'usage de son stade pour les grands événements sportifs, estimés indispensables à l'attractivité du territoire.
Toutes les récriminations de l'ASSE, ou presque, ont ainsi été entendues :
- Sécurité : la métropole va renouveler l'intégralité de la vidéo-protection du stade ;
- Sonorisation : la métropole va changer l'équipement d'ici la saison prochaine pour un coût d'un million d'euros ;
- Pelouse : « des efforts importants ont été faits ces dernières semaines pour rétablir sa qualité » ;
- Visibilité : le bail de douze ans, la durée la plus longue autorisée par la législation, doit permettre à l'ASSE de mettre en place de nouvelles offres marketing.
9 février 2018La nouvelle convention est officialisée lors d'une conférence de presse.
« Nous avons trouvé un très bon compromis entre nos exigences respectives. Nous n'avions donc plus aucun intérêt à poursuivre notre revendication de rachat », explique Roland Romeyer, aux côtés de son nouveau directeur général, Frédéric Paquet. « Le montant du loyer nous permettra de conserver des tarifs accessibles pour tous nos supporters. (...) Nous allons exploiter le stade 365 jours par an. Nous allons par exemple pouvoir proposer à nos partenaires la location de salons à l'année (les salons sont jusqu'ici gérés par l'agence Capea pour l'organisation de divers événements). Ils pourront y travailler tous les jours s'ils veulent ! Nous pourrons aussi coupler des visites du musée et du stade toute l'année », s'est réjoui Roland Romeyer tout en modérant immédiatement : « il ne faut pas croire pour autant que nous allons générer des super bénéfices. Il s'agit avant tout d'améliorer les conditions d'accueil de nos partenaires. Nous ne pourrons pas nous payer Neymar au prochain mercato ! »
Pour Gaël Perdriau, il était urgent de trouver un accord permettant d'évacuer ces sujets « afin que le club puisse se concentrer sur son travail, le football ». Il reconnaît que l'analyse réalisée par le Conseil de développement a permis « d'objectiver certains sujets » sur lesquels le club et la collectivité avaient des points de vue divergents et de « réaliser un benchmarking (évaluation comparative) de ce qui se pratiquait ailleurs ».
Gaël Perdriau déclare en conférence de presse : « Après de longs mois de travail et d'échanges, nous avons trouvé un accord qui permettra au club de se développer comme le souhaite Roland Romeyer tout en préservant l'intérêt de la collectivité et des contribuables. Le stade n'appartient pas à la ville ou à la métropole mais au peuple vert. En tant que président de la métropole, maire de Saint-Étienne, j'ai aussi la responsabilité d'offrir les meilleures conditions de confort et de sécurité au sein de l'enceinte. Nous avons pris la décision de renouveler l'ensemble du système de vidéo-protection du stade et changer la sonorisation qui était défaillante pour que les familles qui viennent au stade, puissent passer un bon moment. L'ASSE souhaitait disposer du stade au quotidien, ce que je comprends pour offrir des prestations supplémentaires aux partenaires. J'ai souhaité donner satisfaction au club et le stade Geoffroy-Guichard sera donc mis à disposition toute l'année aux Verts. J'ai souhaité aller le plus loin possible dans ce que la loi permet. Cet accord aura une durée de douze ans. Il permet à l'ASSE de construire de nouvelles offres pour conclure de nouveaux partenariats. Je remercie Roland Romeyer pour sa compréhension. Saint-Étienne souhaite être candidat à des événements nationaux ou internationaux. La métropole aura la possibilité d'utiliser le stade pour ces événements. Le but est de faire connaitre notre territoire. J'aime ce club, j'aime l'ASSE parce que je sais ce que le club apporte et a apporté. Il n'y a aucun club capable de commémorer des instants si forts. J'avais à cœur de donner les moyens au club de travailler dans les bonnes conditions. L'ASSE en aura la pleine jouissance mais le stade demeure la propriété collective du territoire et de tous ceux qui ont permis de faire ce que l'ASSE et Geoffroy-Guichard sont aujourd'hui ».
1er juillet 2018La nouvelle convention liant le club et la métropole sur la location du stade prend effet.
L'évolutionLa rénovation pour l'Euro 1984 (décembre 1982-février 1984)Le stade est retenu pour accueillir des rencontres de l'Euro 1984. Cette volonté d'accueillir des compétitions internationales vient du président Roger Rocher. Il estime dans le « ASSE Actualités » du 22 novembre 1981 que « l'objectif est de créer 13 000 places assises ». Les travaux engagés permettent de gagner 15 000 places assises en les ajoutant en corbeille au-dessus des tribunes Pierre Faurand et des deux kops. La tribune d'honneur et le centre administratif attenant sont rasés et reconstruits. Le toit des gradins sud est refait en plexiglas « afin de laisser les rayons du soleil réchauffer la pelouse même en hiver ». Les panneaux lumineux sont changés et deviennent électroniques pour afficher les scores et les compositions d'équipes.
Comparaison avant et après travaux :
Avant les travaux | | Après les travaux |
39 570 places | Capacité | 48 274 places, dont 22 200 assises |
La rénovation pour la Coupe du monde 1998 (mai 1996-1998)Le stade est retenu pour accueillir des rencontres de la Coupe du monde de 1998. Trois projets sont présentés :
- Le premier comprend la rénovation de la tribune Pierre Faurand et Henri Point avec ajout de places ;
- Un deuxième qui en faisait un stade fermé de 40 000 places ;
- Un dernier avec une armature métallique traversant la pelouse.
Projet 1
Projet 2
C'est le premier projet, celui de Dominique Berger et André Jallon, qui est finalement retenu.
Le stade doit subir d'importants travaux pour être aux normes FIFA pour un coût de 100 millions de francs (15 millions d'euros), plus 60 millions (9 millions d'euros) pour les abords du stade. Les coûts sont répartis entre l'État (34 millions de francs), la ville de Saint-Étienne (28 millions), le conseil régional de Rhône-Alpes (20 millions) et le conseil général de la Loire (16 millions).
L'adaptation du stade aux normes de la FIFA impose aux architectes quatre tribunes distinctes entre lesquelles il est impossible de circuler, alors que jusque là seul un grillage d'enceinte encerclait le stade, permettant d'accéder à n'importe quelle tribune une fois entré dans le stade. Les places doivent toutes désormais êtres assises y compris dans les tribunes situées derrière les buts.
Du 13 mai au 17 juillet 1996, la pelouse est refaite et le terrain passe de 116 à 122 mètres de longueur. Cette augmentation de l'aire de jeux permet désormais l'organisation de match de rugby et des concerts. En décembre 1996, les travaux des tribunes derrière les buts sont terminés : les places debout sont remplacées par des marches et des fessiers. Les filets de protections et grillages sont remplacés et on installe de nombreuses caméras permettant de surveiller l'intégralité des tribunes. Les loges et vestiaires de la tribune Pierre Faurand sont refaits à neuf début 1997. Un accès handicapés ainsi qu'un poste de sécurité sont installés. Un balcon de 3 000 places est ajouté, tandis que les pylônes de la tribune sont remplacés. Les autres pylônes d'éclairage sont démontés, remplacées par 192 lampes installées sur chacune des quatre tribunes. La tribune Henri Point subit les plus grosses modifications avec l'ajout de 3 000 places. Enfin, chaque tribune est desservie par une billetterie particulière, et dispose de ses propres sanitaires et de sa buvette.
Le 4 novembre 1997, le nouveau système d'éclairage est inauguré. Il comprend 192 projecteurs équipés de lampes à iodure métallique réparties ainsi :
- 96 projecteurs pour la tribune Pierre Faurand ;
- 72 projecteurs pour la tribune Henri Point ;
- 12 projecteurs pour la tribune Jean Snella ;
- 12 projecteurs pour la tribune Charles Paret.
Les travaux aux abords du stade comprennent l'amélioration de l'accès pour les piétons, la création de nouveaux parkings et accès au stade.
Le nouveau stade est inauguré le 12 mai 1998, un mois seulement avant le début de la compétition, lors d'un match opposant les équipes Espoirs de la France et du Brésil. Le trophée de la Coupe du monde est présenté à cette occasion aux 20 000 spectateurs présents.
Comparaison avant et après travaux :
Avant les travaux | | Après les travaux |
48 274 places, dont 22 200 assises | Capacité | 35 616 places |
Les aménagements pour la Coupe du monde de rugby 2007 (été 2007)Le stade est retenu pour accueillir des rencontres de la Coupe du monde de rugby 2007. De nouveaux travaux ont lieu : deux écrans géants sont installés dans deux des angles ouverts du stade.
Depuis l'été 2007, la toiture de la tribune Pierre Faurand est louée pour vingt ans à une société qui y installe 2 600 m² de panneaux solaires. C'est l'une des surfaces de capteurs photovoltaïques les plus importantes en France. Ces panneaux permettent une production annuelle de 206 000 kWh.
Comparaison avant et après travaux :
Avant les travaux | | Après les travaux |
35 616 places | Capacité | 35 616 places |
La rénovation pour l'Euro 2016 (juin 2011-septembre 2015)Le stade est retenu pour accueillir des rencontres de l'Euro 2016.
Le projet d'un nouveau stadeEn 2009, les coprésidents de l'ASSE, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, évoquent la possibilité de construire un nouveau stade arguant notamment de la capacité parfois insuffisante de Geoffroy-Guichard pour les matchs à domicile. Cette nouvelle enceinte prend alors place sur un terrain vierge d'une quinzaine d'hectares, situé au nord du musée d'art moderne. L'étude est faite par le cabinet Barué-Boutet Associés, proposant un stade dont la capacité évolue entre 45 000 et 50 000 places, sur deux niveaux. Les courbes de ce nouveau stade, dont la toiture est faite en arceaux en résine structurelle et de fuseaux en ETFE évoquant les rubans qui ont fait la renommée de la ville, forme une sorte de nouvelle colline entre celles de Saint-Priest-en-Jarez et de Villars. Le rendu final est présenté au salon « Club 42 », jouxtant Geoffroy-Guichard, par les deux présidents. Ce nouveau stade permet alors à l'AS Saint-Étienne de bénéficier directement des retombées économiques, en étant alors le propriétaire, ce qui n'est pas le cas de l'actuelle enceinte, le club n'étant que le locataire.
Coût estimé : 200 millions d'euros.
Le projet provoque une vive opposition de la part des quatre principaux groupes de supporters stéphanois qui organisent une manifestation le 4 juillet 2009 à titre symbolique, pour démontrer la capacité des supporters à s'unir. Symbolique, puisque fin juin 2009 la municipalité tranche en faveur de la rénovation du stade.
La rénovation du stadeQuatre projets sont présentés :
Projet Vinci / Chabanne & Partenaires Architectes (Lyon) :
Ce groupement a dessiné « un projet durable conçu pour la préservation et la gestion des ressources naturelles (récupération des eaux, captage photovoltaïque, gestion technique, pompes à chaleur) » de 40 200 places dans « une arène fédératrice et protégée par une coque unitaire, véritable objet de design ». Le tout avec « quatre virages complètement fermés en façades ».
Les kops sont toujours été disponibles « avec une jauge d'accueil de 34 600 places pour la saison 2011-2012 et de 31 300 places pour la saison suivante, pour une demande programmée à 29 000 places » dans l'appel d'offres.
Coût estimé : 65 millions d'euros.
Projet GFC (Bouygues) / Groupe 6 (Grenoble) :
Sur la base d'un stade de 40 000 places, ce groupement a opté pour « des angles ouverts afin de conserver la vue sur les pignons emblématiques à travers une peau climatique » en guise de brise-vent.
Sont aussi prévus la « remise en scène des talus historiques des tribunes supporters », « le reprofilage - surélévation des gradins supporters pour l'amélioration de la vision » et « la suppression des grilles ». Une « nouvelle méga-structure » intégre l'éclairage, des publicités et des écrans géants tandis que tous les poteaux été supprimés.
Ce projet prévoit en outre la création de 41 loges, 3 salons VIP panoramiques superposés avec terrasse sur le terrain, un salon presse panoramique et une salle des Trophées.
Coût estimé : 71 millions d'euros.
Projet Eiffage / Cardete et Huet architectes (Toulouse) / Cimaise et Berger (Saint-Étienne) :
Pour ce groupement là, l'identité de ce stade « à l'anglaise » réside dans des angles ouverts où « il convie la ville à l'unisson pour en appeler au partage. Ceux du dedans, ceux du dehors, tous conviés à la liesse qui fait du lien social ».
Sont prévues dans ce stade de 40 000 places « une enveloppe, une résille, un « drapage » qui laisse de jour filtrer la lumière, de nuit l'animation des tribunes, salons, une vêture d'inox ou d'aluminium poli qui illustre l'engagement de la collectivité dans une démarche qui inscrit le design comme vecteur culturel et économique ».
Coût estimé : 52,7 millions d'euros.
Projet Léon Grosse (Aix-les-Bains) / Atelier d'architecture Chaix et Morel Associés (Paris) :
Sur la base d'un stade de 40 830 places, ce groupement avait opté pour trois angles fermés et un gardé ouvert.
L'enveloppe est habillée d'une peau de métal rainurée et perforée, laissant passer la lumière et la vue, et constellée de touches en Inox réfléchissantes qui animent le stade à la tombée de la nuit. L'ensemble procurant un sentiment d'ouverture sur la ville.
Ce projet prévoit en outre la création d'un Musée des Verts, de 52 places banc sportif, 28 places banc sécurité, 2 300 places VIP, 37 loges en Ligue 1 et 40 en UEFA.
Coût estimé : 58 millions d'euros.
Le projet retenuC'est le quatrième projet, celui du cabinet d'architecture parisien Chaix et Morel et porté par le groupement Léon Grosse, qui est finalement retenu.
Mais le club refuse de participer à la présentation du 22 octobre 2010 arguant du fait qu'il n'a pas été assez consulté et qu'il n'a pas fait partie du jury final. De plus, le projet ne leur satisfait guère (faible complément de loges VIP, problème de suppression de grille, peu de cohésions sur les différents alignement des tribunes...).
Ce projet prévoyait la fermeture partielle de l'enceinte avec le comblement de trois des quatre angles. Ces travaux ont également pour but de mettre le stade aux normes UEFA dans la perspective de l'Euro 2016.
Concernant le quatrième angle, il n'était pas prévu pour des questions de budget mais aussi parce qu'il était plus compliqué à créer à cause de sismicité (sous-sol fragile). Une réflexion était engagée pour son devenir. Après une pétition lancée par les supporters pour demander la fermeture du quatrième angle, Saint-Étienne Métropole annonce sa construction sur un niveau. Il en couterait entre 0,7 et 1,5 million d'euros.
Roland Goujon, vice-président de Saint-Étienne Métropole en charge des équipements sportifs, explique que c'est à cet endroit que « les mines sont les plus proches. D'ailleurs pour les travaux pour la Coupe du monde 98, il y avait eu quelques désordres. Ils avaient coulé des bétons avec des pieux qu'ils n'avaient pas tubés et le béton était parti dans les galeries de mines. Il y avait eu quelques soucis aussi lors de l'installation du grand écran donc dans un premier temps on avait décidé de surseoir la réalisation du quatrième angle, et puis finalement on l'a quand même fait ».
Le fait que le stade soit désormais fermé a plusieurs conséquences selon Roland Goujon : «sur un plan sportif et architectural, le stade est particulièrement réussi. L'ambiance du Chaudron était déjà particulièrement importante, aujourd'hui elle s'accentue de par le fait que tous les angles sont fermés. Après ça amène quelques désagréments. En période hivernale, le soleil pénètre encore moins dans l'enceinte sportive, si bien que pour préserver un bon état de la pelouse on a associé de la luminothérapie pendant l'hiver pour que le gazon soit de meilleure qualité ».
La transparence et l'ouverture sur la villeA l'issue du dialogue compétitif auquel participent les quatre candidats, Saint-Étienne Métropole a choisi le projet du cabinet d'architecture parisien Chaix et Morel et porté par le groupement Léon Grosse, dont il présente l'avantage d'être évolutif (ce qui permettra éventuellement d'ajouter un restaurant panoramique) et offre, selon Maurice Vincent, le « meilleur rapport qualité/prix, mais pas le moins cher ».
Outre d'améliorer la capacité du stade qui passera de 35 000 à 41 677 places, le concept du cabinet d'architecte, connu notamment pour sa conception des stades de Grenoble (nommé au « Prix d'architecture de l'Équerre d'argent 2008 ») et d'Amiens, repose sur la volonté de lui donner une image plus moderne et une silhouette reconnaissable parmi tous les stades français et européens, en préservant l'esprit du chaudron.
L'une des spécificités du stade Geoffroy-Guichard était d'être un stade à l'anglaise, c'est-à-dire avec quatre tribunes non reliées entre elles et très proches du terrain. Sur le projet initial, « si trois des angles jusqu'ici inoccupés, vont être comblés et accueillir des gradins, nous avons conservé un stade très anguleux avec ses verticalités et horizontalités », se réjouit Roland Goujon.
Dans les tribunes Jean Snella et Charles Paret, des méga-poutres (140m de long, 200 tonnes) remplacent les poteaux.
La fiche technique- Les grandes interventions sur le bâti :
- La création de tribunes en balcon au-dessus des kops Paret et Snella pour une visibilité optimale et une homogénéité de l'enceinte intérieure ;
- Le rehaussement des toitures des tribunes Jean Snella et Charles Paret pour rejoindre les tribunes Henri Point et Pierre Faurand et créer des angles ;
- L'aménagement d'une rue sous la tribune Henri Point, en rez-de-chaussée, comme un nouvel espace de convivialité ;
- Un stade évolutif pour des besoins futurs.
La vie dans le stade :
Des espaces médias redimensionnés ;
Des espaces réceptifs augmentés et améliorés ;
Une visibilité soignée ;
Une accessibilité, une sécurité, un hygiène, un confort des spectateurs et une convivialité de l'usage ;
Un accueil des médias totalement réorganisé avec un accès spécifique ;
Une surface de déambulatoire supérieure de 39% aux demandes du programme pour privilégier le confort des spectateurs.La mise aux normes du stade :
Une accessibilité et une augmentation des places réservées pour les personnes à mobilité réduite. Une volonté très forte de Patrick Revelli, conseiller technique aux sports de la ville, plus connu comme ailier droit de la légendaire équipe des Verts de 1976 ;
Une sécurité du matériel et des usages du stade ;
Des sanitaires améliorés ;
Un confort optimisé pour tous les publics.La conformité UEFA Euro 2016 :
Une aire de jeux (projet : 11 000 m²) ;
Des annexes sportives ;
Des espaces personnalités, loges et partenaires ;
Des annexes médias ;
Des tribunes grand public, VIP, médias, emplacement des caméras, sonorisation, écrans géants ;
Des annexes spectateurs ;
Des annexes d'exploitation ;
Des espaces extérieurs.Le financementUn lifting toutefois de grande envergure mais à des coûts maîtrisés, selon la volonté de Maurice Vincent, maire de la ville et président de Saint-Étienne Métropole, qui a même opté pour une maîtrise d'ouvrage publique (MOP). Un cas rare parmi les dix enceintes destinées à accueillir les compétitions de l'Euro 2016, qui ont choisi soit un partenariat public-privé (PPP), comme à Lille, Bordeaux, Nice, Marseille, soit des fonds privés comme à Lyon (stade des Lumières propriété intégrale de l'OL), soit un bail emphytéotique administratif (BEA) qui permet à une collectivité de transférer la propriété d'un bien à un locataire pour une très longue durée, les travaux étant alors à la charge du bailleur.
« Chaque cas est particulier, a expliqué Maurice Vincent, lors d'une conférence de presse le 5 juin concernant l'avancement des travaux. Dans le nôtre, un PPP n'était pas envisageable car il aurait fallu construire suffisamment d'équipements commerciaux pour minorer le prix du stade et les remboursements d'emprunt auraient été trop élevés. Nous avons donc préféré la formule de la maîtrise d'ouvrage publique avec une renégociation sur la redevance versée par le club à la ville ».
Et d'ajouter : « le coût net du nouveau stade, subventionné par l'État à hauteur de 20,8 millions d'euros, reviendra pour les 400 000 habitants de l'agglomération à 15 millions d'euros échelonnés sur 20 ans. Et ceci en retranchant le remboursement de la TVA et la redevance que nous versera le club qui passera de 800 000 à 1,5 million d'euros ».
Dernière modification le 12 juillet 2022